Dans la zone euro, la reprise se confirmerait mais resterait modérée. C’est ce qu’affirme l’Insee dans ses perspectives économiques de ce début d’année 2016 pour la zone euro, préparées avec l’IFO (institut allemand) et l’Istat (institut italien).
Baisse des prix du pétrole, hausse des salaires, taux d’intérêt faibles… Tous ces indicateurs devraient pousser les ménages à consommer davantage et les entreprises à investir.
Le produit intérieur brut croîtrait de 0,4% par trimestre en volume au premier semestre 2016 après avoir augmenté d’1,5% en moyenne annuelle en 2015, selon les dernières estimations.
Quels sont les moteurs de la reprise annoncée pour 2016 ?
Une progression de la consommation des ménages due à la baisse des prix du pétrole
La nouvelle baisse des prix du pétrole et la hausse de l’emploi et des salaires favoriseraient le pouvoir d’achat, ce qui porterait la consommation privée, après un léger fléchissement attendu au quatrième trimestre 2015, sous l’effet des craintes causées par les attaques terroristes meurtrières du 13 novembre à Paris.
Cette robustesse de la demande intérieure, dopée par une légère accélération du commerce mondial, devrait entraîner une augmentation des importations. Le commerce extérieur ne devrait donc pas bénéficier de cette accélération de la consommation…
L’augmentation des investissements générée par des conditions de financement favorables et une utilisation accrue des capacités de production
Face à la faiblesse de l’inflation, la Banque centrale européenne maintient sa politique monétaire accommodante. Dans ce contexte, les taux d’intérêt resteraient bas, ce qui favoriserait l’investissement sur cette même période, les entreprises s’endettant pour un coût moindre.
De plus, la hausse du taux d’utilisation des capacités de production générerait également une accélération de l’investissement, que ce soit en équipement ou en construction.
• La consommation publique poussée par la politique budgétaire
Selon l’Insee, la politique budgétaire stimulerait la consommation publique, principalement du fait de la hausse des dépenses allemandes pour l’accueil des réfugiés.
• Une augmentation de l’inflation
L’inflation atteindrait 0,5% au premier trimestre 2016 puis 0,4% au deuxième trimestre. En 2015, les prix étaient restés stables du fait de la chute des prix de l’énergie.
Qu’est-ce qui changerait en 2016? «Sous l’hypothèse de stabilité du taux de change à 1,08 dollar pour 1 euro et d’un baril de pétrole à 35 dollars, le prix du pétrole pèserait moins sur l’inflation», indique l’Insee. Celle-ci serait en outre stimulée par des facteurs internes (hausse des revenus, de la consommation et des investissements)*.
Par ailleurs, des risques existent aussi par rapport à la transformation structurelle de l’économie chinoise actuellement tournée vers l’export et les investissements pour aboutir à une économie tirée par la consommation.