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25 novembre 2024

L’Edito du Psy : Iran-Angleterre: match pas nul…

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bobine-29.jpg Une conférence de presse contre une autre. La première, celle des marins britanniques devant la télévision iranienne. La seconde, à peine quelques jours plus tard avec les mêmes intervenants, devant la presse d’outre-manche. Deux versions contradictoires d’un seul événement. Inutile de s’interroger sur l’éventuelle indignité qui consisterait à les comparer. Le mal est déjà fait. Un peu comme une information erronée, et lourde de conséquences, qui paraît en gros titres dans la presse avant d’être démentie en minuscules caractères le surlendemain. Les Iraniens ont indiscutablement remporté cette première manche médiatique d’une guerre plus globale qu’ils livrent dans l’ombre aux puissances occidentales. Et ce, pour trois raisons au moins.

Devant les journalistes britanniques, les soldats de la Royal Navy ont abondamment insisté sur l’intensité des « pressions psychologiques » subies. On veut bien les croire même si l’on se doute que leur entraînement comporte certainement une solide préparation leur permettant d’y faire face en cas de besoin. Est-ce le fruit de cette dernière qui a contribué au visage parfois détendu qu’affichait Faye Turney, la seule femme militaire du groupe, lorsqu’elle se tournait vers un de ses équipiers lequel, quant à lui, se retenait visiblement de sourire lors d’une prise de vue largement diffusée par la télévision iranienne ? Toujours est-il que les effets en furent désastreux. Et quelle qu’ait pu être la dureté des conditions de détention de ces soldats, ces quelques secondes de conversation aux apparences trompeuses d’un moment « urbain et civilisé » suffisent à instiller le doute dans l’esprit du public.

L’affirmation, ensuite, des autorités britanniques selon lesquelles aucun marchandage n’aurait eu lieu est sérieusement malmenée par la réalité des faits. L’annonce quasi simultanée de la libération d’un diplomate iranien, mystérieusement disparu en Iraq deux mois plus tôt, de même que la première visite d’un membre de l’ambassade d’Iran à Bagdad aux cinq « diplomates » de ce pays capturés mi-janvier en Iraq par l’armée américaine, donnent du crédit à l’idée d’une contrepartie dont seul Téhéran tire finalement avantage. Les autorités iraniennes, qu’elles aient ou non prémédité cet arraisonnement comme en sont convaincus les Britanniques, ont su à l’évidence exploiter l’incident au mieux de leurs intérêts.

Enfin, la seconde conférence de presse au cours de laquelle les marins sains et saufs ont répondu à quelques questions, aurait pu servir à gommer les effets néfastes de la première. La récitation à plusieurs voix d’un texte minutieusement préparé par leur hiérarchie a donné le sentiment d’un nouveau formatage de leur pensée. Saura-t-on jamais leur opinion personnelle ?

L’image ne serait-elle plus, comme le disait Freud à propos du mot, « le meurtre de la chose » ? Nommer ou montrer vise normalement à éclaircir, à dépolluer l’esprit. On a le sentiment, dans cette affaire comme dans d’autres, qu’à force de vouloir en dire le moins possible tout en s’efforçant de faire croire le contraire, la vérité historique, si tant est qu’on puisse la cerner un jour, se fait de plus en plus obscure.

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