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22 novembre 2024

Auto-bleue : une très bonne idée, mais une application qui présente des ombres

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Qui peut contester la mise en service d’ une moyen de transport anti-pollution ? La voiture électrique, surtout en version de partage, est certainement une des clés pour diminuer cette insupportable concentration de véhicules, souvent inutiles, fille de l’héritage de la culture des années 60 de l’auto-status symbol.


Si on prend en considération, les études européennes qui nous présentent une distance journalière de 7,5 km dans les déplacements urbains, on comprend que le compte n’y est plus.

Trop de voitures individuelles, trop de parking bloqués à la journée, trop d’infractions…

Cependant, une bonne idée (la voiture électrique en location libre) ne doit pas devenir une bonne affaire pour le concessionnaire mais doit rester une … »honnête » affaire » !

A l’occasion de la présentation du rapport annuel des activités en concession de la part de la Métropole lors de la dernière séance publique, le conseiller indépendant de droite Gaël Nofri a fait part de ses réserves et interrogations à ce sujet.

A l’occasion du conseil métropolitain vous avez dénoncé le bilan des auto-bleues, pourquoi ?

La présentation du rapport d’activité du délégataire de ce service permet de tirer des conclusions quant à la mise en oeuvre et au développement de cette offre de voiture partagée et écologique sur notre territoire. C’est important de faire le bilan d’une belle idée, ça permet de réfléchir à son adaptation face aux réalités.

Quels sont les problème de l’auto-bleue à Nice?

D’abord une utilisation relativement faible au regard du grand nombre de places de stationnement qu’elle occupe. Cela pose la question du calibrage mais aussi du choix d’implantation des stations.

Mais, le problème le plus important est financier à mon sens: l’auto-bleue bénéficie de trop de financement public. La Métropole verse une subvention de fonctionnement, une subvention d’investissement, une prime pour la qualité, une participation à la prise de risques lorsque les recettes sont trop faibles et une autre participation à la prise de risques dans le cadre des dégradations qui peuvent intervenir sur les véhicules mis à la disposition du public. Au final, la Métropole paye 58 euros par utilisation d’auto-bleue soit plus de 2 euros du kilomètre – le double du tarif kilométrique d’un taxi azuréen – et ce n’est là que la participation publique qui ne tient pas compte du tarif facturé à l’usager.

A côté de cela, tous les points ne sont pas noirs pour autant. La mise en place du système FLEX a contribué à diminuer le coût du système. Nous étions l’année dernière à un ratio moyen de 80 euros de financement public par utilisation, nous avons donc diminué ce chiffre de 25%. Cela s’explique notamment par une augmentation du nombre d’abonnés (+180 par mois) et par le succès de système FLEX qui permet de ne pas ramener le véhicule à la même station. Mais ce n’est évidemment pas suffisant, le taux de financement public est aujourdhui insoutenable.

Nous devons réfléchir au modèle économique et à l’implantation de ce dispositif. Le délégataire est conscient de cet impératif et en a exprimé le souhait dans son rapport. Christian Estrosi m’a répondu qu’il souhaitait qu’une telle réflexion ait lieu… c’est une excellente chose que chacun veuille avancer ensemble car il ne s’agit pas jeter le bébé avec l’eau du bain.

Vous ne demandez donc pas l’arrêt de ce service?

Non, car je crois que le service peut être utile. Mais pas forcément là où l’on avait cru qu’il servirait. Je vois deux utilisations essentielles qui mériteraient d’être creusées et mises en oeuvre.

La première c’est à l’aéroport. Vu le tarif des parkings lorsque vous partez deux ou trois jours, voire une semaine, faire les trajets domicile-aéroport avec une voiture qui n’est pas la nôtre et qu’il ne convient donc pas de parquer dans l’intervalle est intéressant.

La deuxième c’est le secteur collinaire et tous les couples qui y vivent et dont tous n’ont pas forcément besoin de deux voitures voire n’ont pas de voiture du tout. Pour rejoindre les grands axes de transports en commun, et demain pour rejoindre l’axe de tramway est-ouest, je crois que le service d’autopartage peut servir utilement ces foyers tout en représentant une solution économiquement intéressante.

L’important sera surtout de définir le modèle économique et la part que la collectivité y prendra.

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