Le rassemblement citoyen Viva! pousse la sonnette d’alarme sur la politique climaticide et antisociale de la métropole.
Le rassemblement citoyen « Viva! – Démocratie, Écologie, Solidarité » s’est constitué en 2019 dans l’optique des municipales de 2020. Fier d’un score de 8,9% des voix, il continue actuellement son combat et dénonce régulièrement les politiques de la métropole. En effet, « l’irresponsabilité » des politiques menées par Christian Estrosi est particulièrement décriée par ce rassemblement citoyen. Par ailleurs, Viva! n’ayant pas de place dans l’hémicycle niçois, il met en avant une vision « externe » des politiques municipales. Il entend donc se placer au plus proche des citoyens et de leurs préoccupations.
Des politiques environnementales « incohérentes » et « catastrophiques »…
Le rassemblement citoyen Viva! demande l’abandon définitif de l’extension de l’aéroport de Nice. Florence Ciaravola s’est attaquée à la question de l’extension de l’aéroport de Nice. Jugé totalement contraire à l’objectif d’une neutralité carbone en 2050, les travaux de l’extension provoquent l’indignation chez les militants écologistes. Ils pointent du doigt l’inévitable hausse des pollutions atmosphériques, sonores et visuelles. De plus, Florence Ciaravola considère ces travaux comme une « aberration » dans un contexte de montée des eaux et de dérèglement climatique.
Pour Viva!, cette extension se fait ainsi le reflet de la politique touristique de la ville. Le tourisme niçois apparait comme parfaitement contraire aux impératifs écologiques actuels. Florence Ciaravola souligne notamment « l’irresponsabilité » de la dernière campagne touristique de la ville « Winter is the new summer » .
Robert Injey, orateur du collectif de la gauche et des écologistes « Viva ! », a tenu à évoquer les « incohérences » de la politique des transports de la ville. Il rappelle que la ville de Nice est l’une des villes les plus polluées en France. Cette pollution est due en grande partie au trafic routier. En outre, les routes azuréennes sont régulièrement saturées. Face à ce constat, Robert Injey dénonce la hausse du prix du ticket lignes d’azur. Cette augmentation, en pleine crise inflationniste cet été, s’illustre comme une politique « climaticide » et une « catastrophe sociale« . Dans cette dynamique, Viva! souhaite proposer une commission pour évaluer la faisabilité d’un projet de gratuité des transports en commun.
… qui contribuent à l’accentuation des inégalités socio-spatiales.
Pour le rassemblement citoyen Viva! ces politiques ont des conséquences graves sur la cohésion sociale de la ville. Selon David Nakache, président de l’association « Tous citoyens! », il est grand temps de concilier l’économie et l’environnement. Il rappelle que des vies humaines payent pour ces dérèglements climatiques. À Biot, vingt personnes ont été emportés par les inondations d’octobre 2015. Et encore récemment, lors du passage de la tempête Aline, les habitants ont exprimé une grande inquiétude et déploré les nombreux dégâts. Pour David Nakache, l’urgence climatique doit guider les politiques actuelles. De plus, au-delà de la dimension environnementale, « l’irresponsabilité » dénoncée des politiques de la métropole pese sur l’équilibre social.
En effet, David Nakache s’indigne d’une urbanisation à deux vitesses qui accentue la « séparation sociale« . D’après lui, le futur Palais des Expositions situé au MIN, favorisera l’émergence d’une « bulle pour touristes » dans ce quartier. Cette bulle, à proximité du quartier des Moulins, contribuera à une véritable ségrégation socio-spatiale. La ville de Nice répondrait donc à une logique urbaine bipolaire très marquée. Il rapporte que ce jeudi 26 octobre, la Fondation Abbé Pierre organisera à l’HETIS un évènement concernant le mal-logement à Nice.
Ainsi, selon Viva!, la « frénésie permanente pour le tourisme » de la capitale azuréenne dessert profondément l’environnement et les catégories sociales les plus précaires. Il propose donc plusieurs pistes comme : l’instauration d’un seuil de fréquentation touristique ou encore le développement d’un tourisme vert.
Enfin, Mireille Damiano, avocate à Nice, a tenu à questionner l’exercice de la démocratie locale. Elle dénonce un manque de transparence de la part de la métropole concernant le financement de différents projets, dont celui du Palais des Congrès. La militante appelle donc à une « vigilance des citoyens » et les incite à participer activement aux enjeux de la ville.