Face à une équipe bastiaise rigoureuse et disciplinée, l’OGC Nice s’est incliné sur son propre terrain 0-2. Une contreperformance qui pourrait faire chuter les aiglons du podium.
Après le bon point ramené de Bordeaux, l’OGC Nice avait à cœur de renouer avec la victoire. Quoi de mieux qu’un derby à domicile pour y parvenir. C’était sans compter sur des Corses regonflés à bloc pour assurer leur maintien dans l’élite.
Claude Puel alignait comme à son habitude un 4-4-2 losange avec pour seul changement par rapport à Bordeaux, la titularisation de Rémi Walter en lieu et place de Jean-Mickael Séri. L’Ivoirien, qui peine à retrouver son niveau aperçu lors de la phase aller, marque le pas actuellement et laisse donc sa place au jeune espoir français, arrivé cet hiver.
L’objectif côté bastiais était donc de contrer ce milieu à trois qui fait la force du collectif niçois. Place donc à un 3-5-2 pour François Ciccolini avec en tête l’idée de bloquer les transmissions du milieu niçois.
C’est pourtant l’OGC Nice qui se procure d’emblée une énorme occasion. Après seulement deux minutes de jeu, Rémi Walter réalise un beau travail puis décale Jérémy Pied. Le centre de l’arrière niçois trouve Alassane Pléa qui bute sur Jean-Louis Leca, auteur d’une parade exceptionnelle. Le ton est donné dans cette rencontre et la réponse bastiaise ne se fait pas attendre bien longtemps. Un contre rondement mené par les bastiais permet à Brandao de s’offrir une balle de but. Mais le Brésilien, trop altruiste sur le coup, n’appuie pas assez sa passe pour Floyd Ayité.
Le Sporting est en place et réalise un pressing haut qui gêne considérablement la relance niçoise. Les imprécisions s’accumulent dans les rangs niçois et le manque de justesse technique se fait alors ressentir.
Comme à son habitude, les hommes de Claude Puel monopolisent le ballon (73% de possession de balle à la mi-temps) mais ont du mal à aller inquiéter le portier bastiais. Les aiglons s’en remettent alors aux coups de pied arrêtés et c’est sur un corner de Walter qu’intervient la deuxième grosse occasion de ce match. Alassane Plea prend le meilleur sur son vis-à-vis mais sa tête décroisée frôle le montant d’un Leca battu.
Malgré des statistiques en leur faveur, les Niçois rentrent à la pause sur un score nul et vierge. Le plan de Ciccolini fonctionne à merveille avec un milieu niçois qui déjoue totalement dans cette première période.
Le coup parfait des Bastiais
Les Bastiais démarrent cette seconde période gonflés à bloc et continuent d’appliquer leur plan. Laisser le ballon aux niçois et piquer en contre. Vincent Koziello échappe de peu à un second carton jaune synonyme d’exclusion. Ni une ni deux, Claude Puel décide de remplacer son milieu de poche par Jean-Mickael Séri.
Intervient alors le tournant de ce match. Sur un nouveau contre bastiais, Paul Baysse se voit sanctionner d’une faute sur Floyd Ayité à l’entrée de la surface. Antony Gautier n’hésite pas et expulse le défenseur niçois. Un carton rouge sévère qui plombe la soirée niçoise. Car sur le coup-franc qui suit, Sadio Diallo nettoyait la lucarne du pauvre Yoan Cardinale qui n’avait pas eu grand-chose à se mettre sous la dent jusque-là.
Les Bastiais prennent donc les devants et réalisent le coup parfait en doublant la mise trois minutes plus tard par l’intermédiaire d’Ayité, auteur d’une frappe croisée à ras de terre sur laquelle Cardinale ne peut rien. 0-2, le break est fait.
Les fautes comment à s’accumuler sur le pré niçois, les cartons aussi : huit cartons jaunes et un rouge au total pour un derby engagé qui respectent la tradition des derbys entre ces deux clubs.
Les Niçois auraient pu emballer cette fin de match en réduisant le score mais Valère Germain, à quelques minutes du terme de cette rencontre, perdait son duel face au portier bastiais après une merveille de passe d’Alassane Pléa.
Le Sporting Club de Bastia s’impose donc pour la deuxième année consécutive à l’Allianz Riviera et signe sa deuxième victoire à l’extérieur de la saison. Une victoire ô combien importante qui leur permet de se rapprocher très sérieusement du maintien.
Ricardo et Plea in, Bodmer out
Du côté de l’OGC Nice, on retiendra plus les performances individuelles que la performance collective. Au rayon des satisfactions, on notera le match de Jérémy Pied, jamais avare d’efforts sur son côté gauche. Son pendant à droite, Ricardo Perreira, a lui aussi été auteur d’une bonne prestation. Très remuant notamment en première mi-temps, il a fait parler sa vitesse et sa technique et s’est longtemps démené dans son couloir droit. Pas toujours en réussite, il a eu le mérite d’apporter un danger constant en première période et nous a gratifié de quelques gestes techniques intéressants.
Paru peu en jambes le week-end dernier, c’est un tout autre Alassane Plea qui s’est présenté ce soir face à son public. Il s’est beaucoup démené sur le front de l’attaque, multipliant les décrochages et les percées. Son entente avec Valère Germain se peaufine et laisse présager de belles choses pour l’avenir.
Mathieu Bodmer, auteur d’une première période intéressante à Bordeaux, est lui passé à côté de son match. Très discret (la faute sans doute au bon pressing bastiais), il n’a que trop peu pesé sur le jeu niçois.
Après la défaite face à Monaco, le GYM perd un nouveau derby et voit sa troisième place très sérieusement menacée. Réveil attendu la semaine prochaine, face Troyes, lanterne rouge. Avec peut-être le retour d’un certain Hatem Ben Arfa qui manque tant à cet OGC Nice.