Dix jours après la Tempête Aline, la métropole Nice Côte d’Azur est pointée du doigt pour sa mauvaise gestion des travaux de reconstruction post-Alex dans la vallée de la Vésubie et de la Tinée.
Le climat est plus que jamais glacial entre Éric Ciotti et Christian Estrosi. Après le passage de la Tempête Aline dans la vallée de la Vésubie, le 20 octobre, tous les regards se sont tournés vers les dégâts matériels provoqués par le phénomène météorologique, aucun bilan humain n’étant à déplorer. Et plus précisément sur les structures éphémères construites après la Tempête Alex, par la Métropole Nice Côte d’Azur, qui ont été endommagées et emportées par la force des eaux.
Un document interne dévoilé par Mediapart et par Le Figaro le 26 octobre dernier pose des questions sur la gestion des travaux post-Alex par Christian Estrosi, président de la métropole NCA. Il s’agirait d’un relevé de décisions du comité de direction générale de la métropole daté du 20 septembre 2022. Il y serait notamment écrit : « Blocage. On n’aura pas l’argent » suivi « Arbitrage CE (Christian Estrosi, NDLR): maintien d’une pression très forte, arrêt de tous les travaux. Ils reprendront dès qu’on aura reçu les financements de l’État ».
Le député azuréen et patron des Républicains avait déjà exprimé son inquiétude sur ce dossier à de multiples reprises. Cette fois-ci, il s’appuie sur cette note interne pour confirmer ce qu’il pensait déjà et pour s’en prendre à son meilleur ennemi, Christian Estrosi, l’accusant d’avoir intentionnellement fait arrêter les travaux dans les vallées de la Vésubie et de la Tinée pour faire pression auprès de l’État afin qu’il verse ses financements.
Dans une interview donnée à Nice-Matin, l’élu originaire de Saint-Martin-Vésubie dénonce un « véritable scandale » et déclare à propos de Christian Estrosi : « Qu’il assume ses responsabilités. Et qu’il répare ses fautes. »
En conférence de presse, le 26 octobre dernier, Éric Ciotti et Charles Ange Ginésy annonçaient débloquer une aide exceptionnelle de 15 millions d’euros pour l’aide à la reconstruction post-Aline. Et ils proposaient de verser plus de la moitié du fonds d’urgence, exactement 8 millions d’euros au Smiage et donc aider la métropole qui a compétence sur la reconstruction des berges. Le député et le président du département évoquaient tous deux « un geste de solidarité » pour « faire face aux éventuelles difficultés de la MNCA ».
La métropole NCA dément tout arrêt volontaire des travaux
La métropole et son président démentent ces accusations. Ils attribuent le retard des travaux à des blocages administratifs et à l’enquête judiciaire sur des malversations présumées dans certains chantiers.
Dans une longue déclaration publiée sur son compte X, la 2e adjoint au maire de Nice et vice-présidente de la métropole NCA, Anne Ramos Mazzuco, dénonce « des attaques honteuses » et un « triste spectacle ». « Ce genre d’attitude finit par écœurer les gens des politiques », s’exclame-t-elle. Elle ajoute : « La complexité du sujet mériterait des explications très précises, factuelles, dépassionnées. Et surtout décorrelées des guerres de personnes qui écoeurent tout le monde. Mais certains choisissent des sujets aussi importants que ceux-là pour, chaque jour, comme autant d’épisodes d’une mauvaise série, apporter de nouvelles polémiques, travestissant volontairement la réalité. ».
Elle rappelle notamment que la métropole a engagé 226 millions d’euros dans la reconstruction post-Alex. La métropole et son président ont annoncé porter plainte pour diffamation contre Mediapart.
