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21 novembre 2024

«Cri d’alerte », l’exposition de Sarah Abitbol, visible jusqu’au 9 décembre sur la Promenade des Anglais

Eloïse Esmingeaud
Eloïse Esmingeaud
Journaliste pour Nice Premium depuis mars 2023

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L’association « La Voix de Sarah » aborde à travers une série de photographies de Tom Batowicz la thématique de la violence et des agressions sexuelles dans le milieu du sport.

« Vous étiez mon entraîneur. Je venais d’avoir quinze ans. Et vous m’avez violée.
Il aura fallu 30 ans pour que ma colère cachée se transforme enfin en cri public.
Vous avez détruit ma vie, monsieur O., pendant que vous meniez tranquillement la vôtre. Aujourd’hui, je veux balayer ma honte, la faire changer de camp… je sors de ce silence assassin et j’appelle toutes les victimes à en faire autant »,
écrit Sarah Abitbol.

Inauguré à l’occasion de la journée mondiale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, en présence de Sarah Abibtol, l’exposition pose ses valises à Nice jusqu’au 9 décembre. Présentée pour la première fois en janvier dernier au ministère des Sports, depuis elle tourne à travers la France. Désormais, elle est visible sous la pergola de la Promenade des Anglais, face au Palais de la Méditerranée.

En janvier 2020, Sarah Abitbol patineuse artistique retraitée depuis 2003 publie son livre intitulé « Un si long silence ». Elle y raconte les agressions sexuelles et les viols qu’elle a subi par son entraîneur de ses 15 à 17 ans.

Ce témoignage intervient trois ans après le début du mouvement #Metoo, et constitue un véritable tournant dans la libération de la parole sur les violences sexuelles dans le milieu du sport. À ce moment-là avec son récit, elle brise l’omerta et participe à lever ce tabou qui enchaîne les victimes.

Sensibiliser le public de manière subtile

Avec cette exposition, la multiple championne de patinage artistique continue son combat. À travers une série de vingt photographies réalisées par Tom Batowicz, elle souhaite dénoncer et lutter contre les violences sexuelles dans le milieu sportif.

Les clichés représentent de jeunes sportives dans leur diversité toutes confrontées à une situation de détresse avec une mise en scène subtile, quelques fois onirique, poétique ou irréelle. Diverses disciplines sont représentées : la gymnastique, le tennis, la natation, le karaté, l’escrime ou encore le patinage artistique.

Les photographies sont loins d’être explicites, tout est dans le détail. L’œil est d’ailleurs d’abord attiré par l’esthétisme global qui s’en dégage, les jeux de lumières et de contrastes et les couleurs chaudes avant d’être confronté à ce que dit réellement la photographie, une réalité

Chaque cliché est accompagné d’un mot ou d’une phrase courte et impactante comme « La honte doit changer de camp », « Ne le dis à personne, c’est un secret entre nous », « Quand le corps dit stop », « Salie ».

L’idée est de pouvoir ainsi alerter et sensibiliser un large public sur le sujet des violences sexuelles dans le sport en laissant la puissance de chaque photographie raconter son histoire, sans « choquer ». Chaque cliché est laissé libre à interprétation.

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