Le rassemblement citoyen «ViVA! démocratie, écologie, solidarité» lance une grande campagne accompagnée d’une pétition en ligne pour réclamer l’encadrement des loyers à Nice, ce mercredi 6 décembre.
« Il devient impossible de se loger à Nice. Le montant des loyers explosent : Nice a les loyers les plus chers de France après Paris ! De nombreuses Niçoises et Niçois sont victimes de mal logement. Cela ne peut plus durer », dénonce David Nakache, membre du rassemblement Viva! et président de l’association « Tous citoyens ! ».
Aujourd’hui, lors d’un point presse les membres du rassemblement citoyen niçois social et écologique se sont réunis pour dénoncer un prix du mètre carré et un montant des loyers qui « explosent » à Nice. Ils parlent à l’unisson d’une « urgence sociale ».
Pour Mireille Damiano, avocate au Barreau de Nice et membre du collectif : « La crise du logement est une bombe à retardement ». La France compte 9 millions de personnes en dessous du seuil de pauvreté, soit 14,5% de la population. Le collectif dénonce « un taux de pauvreté énorme » à Nice (21%) , bien au-dessus de la moyenne nationale.
Dans la capitale azuréenne, 78 000 personnes vivent sous le seuil de pauvreté, d’après le dernier rapport sur le mal-logement de la Fondation L’Abbé Pierre, sorti en octobre dernier.
Pour que Nice rejoigne le dispositif français de l’encadrement des loyers
« Chasse aux loyers abusifs », ce sont les mots d’ordre du collectif qui plaide pour l’encadrement des loyers. La politique de l’encadrement des loyers est prévue en France par la loi Alur depuis 2014 et a été relancée par la loi Elan en 2018.
En 2023, 24 villes sont concernées par ce dispositif comme que Paris, Lille, Lyon, Montpellier ou encore Bordeaux. Dans ce cadre-là, l’État a autorité et exerce un rôle de régulation sur les loyers. Le préfet fixe, chaque année, le loyer de référence en fonction du statut, du type de logement ou encore du quartier dans lequel il se situe. Le propriétaire doit respecter le montant fixé. Il a cependant une marge d’augmentation de 20%, qu’il ne peut dépasser sous peine d’être sanctionné.
Viva! appelle la ville de Nice à se porter candidate à ce dispositif auprès du Ministère de Transition écologique et de la Cohésion des territoires. En effet, ce n’est pas une obligation pour les communes, mais bien une démarche qu’elles décident ou non d’entreprendre. Actuellement, Nice est située en zone tendue. L’augmentation des loyers est seulement soumise à l’Indice de Référence des Loyers (IRL).
Le rassemblement ViVA! met en place une pétition disponible en ligne sur l’encadrement des loyers. Ainsi, le collectif espère que les signataires seront nombreux pour faire entendre leur message : mieux encadrer les loyers pour qu’ils deviennent une dépense modérée et non pas « l’essentiel de leur budget ».
Plus de logements sociaux et moins de logements vacants
Pour lutter contre ce mal-logement, le rassemblement de gauche évoque également plusieurs solutions comme la construction de plus de logements sociaux tout en respectant la loi de ZAN (zéro artificialisation nette des sols).
Nice fait partie des communes qui ne respectent pas loi SRU qui impose en France que 25% des résidences principales soient des logements sociaux. L’an dernier, la ville en proposait seulement 14,2%. Elle avait d’ailleurs reçu une amende de plus de 1,8 million d’euros en raison de cette insuffisance, en 2022.
Il se positionne pour la captation des logements vacants afin de les reconvertir en logements sociaux et également pour limiter les résidences secondaires. Elles représentent 17 % à Nice contre 9% nationalement, ce qui est « trop », selon eux.