Nice Premium : Un livre, une seconde pièce de théâtre… L’actualité artistique de Patrick Mottard est dense ces dernières semaines ?
Patrick Mottard : En réalité, c’est le hasard de la programmation territoriale et théâtrale qui conduit à cet embouteillage ». J’avais terminé le livre dans le courant de l’automne et la pièce en janvier.
NP : « Sur un air de cithare », pourquoi avoir opté pour ce titre ?
PM : C’est une allusion au célèbre thème musical du film « Le troisième homme » de Carol Reed et Orson Welles, un thème joué à la cithare par Anton Karas. La réponse à la question suivante permettra de préciser celle-ci.
NP : Si vous deviez nous faire un résumé de votre pièce ?
PM : Des personnages issus de films de grands metteurs en scène se croisent par hasard à Paris, Cracovie, Berlin ou Mostar et nous racontent, à travers leurs amours et leurs destins individuels, un demi-siècle d’histoire européenne. On y voit, par exemple, l’héroïne d' »Hiroshima mon amour » rencontrer l’écrivain américain du « Troisième homme ». Ou encore, Amélie Poulain dialoguer avec un personnage d’Almodovar sur le Pont de Mostar…
NP : La mise en scène est de Henri Legendre. Quelques mots sur votre partenaire ?
PM : Henri Legendre, le directeur du théâtre de L’Alphabet, est un grand professionnel qui a déjà monté des pièces que lui a confié Arrabal avec qui il entretient des relations amicales. Il a également travaillé avec Ismaïl Kadaré. Pour moi, c’est un grand honneur de voir un tel homme s’intéresser à mon modeste travail.
NP : En qualité d’artiste et de conseiller municipal. Quel regard portez-vous sur la culture à Nice ?
PM : Je suis loin de revendiquer le statut d’artiste !
Cela étant, il y a à Nice une culture réelle, foisonnante, abondante et imaginative et une culture institutionnelle un peu à la traîne. Je compte beaucoup sur la candidature de Nice comme « capitale européenne de la culture » pour opérer la jonction.
NP : Est-ce que votre investissement artistique ne risque pas d’influer sur votre investissement politique ?
PM : Pas du tout. Il y a des moments pour chaque chose. Mon « investissement artistique » sur ces deux réalisations est derrière moi. Confiant dans le talent du metteur en scène et des acteurs, je n’ai plus qu’à attendre le résultat de la pièce, comme un spectateur ordinaire. Il en va de même pour Fragments de Nice qui vit sa vie chez les libraires et dans un certain nombre de foyers niçois. A l’heure actuelle, je suis investi à 98% dans la politique nationale mais aussi locale. Quand c’est Jacques Peyrat qui est aux commandes, on ne peut se désintéresser de la vie de la cité. En ne me présentant pas aux élections législatives, j’ai fait le choix de « garder la maison » et de préparer l’avenir municipal.
NP : On ne peut pas rester sans parler du premier tour de la présidentielle. Votre avis sur ce 22 avril 2007 ?
PM : On assiste à un coude à coude devant des citoyens peut-être perplexes face à la personnalité des candidats mais passionnés par cette élection. Pour le résultat, j’attends, confiant, le soir du premier tour.