Au cœur du vieux Nice dans cette rue, dite rue Droite, car allant de la porte Pairolière à la porte Marine, on trouve cette église sur une placette à deux pas de la cathédrale sainte Réparate et de la chapelle des Pénitents rouge.
Cet édifice est typiquement Baroque dans le style Jésuites. Les travaux de construction du Gésu ou Jésus commence en 1612, il s’agit alors d’une modeste chapelle La Chiesetta, dédiée au saint nom de Jésus et à saint Just.
Trente ans plus tard en 1642 est construite l’église que l’on connait aujourd’hui. Elle fut achevée à la fin du XVII° siècle. D’orientation ouest-est, la construction débute par le porche pour s’achever au chœur en 1696.
En 1802 elle devient église paroissiale en remplacement de saint Jacques dédiée à Notre Dame de l’Annonciation et à sainte Rita. La disposition architecturale de cette église obéit au concile de Trente et à la réforme catholique. L’assistance doit pouvoir assister aux offices sans aucun obstacle comme il y en a avec les églises à plusieurs nefs. C’est une église claire, bien dégagée et aérée. L’art Baroque est dominant avec ses dorures, ses stucs, ses décors et ses angelots, il y en aurait 160.
Après le bref du Pape Clément XIV de 1773, les Jésuites sont expulsés du Comté de Nice un an plus tard. Leur collège devient le collège Royal. Cet ordre, bien que rétablit en 1814 par le Pape Pie VII, ne revient pas à Nice. La décoration fut achevée au XIX
La trace des Jésuite est visible avec le Sacré Cœur de Jésus, tableau de Costa, où est représenté Sainte Marguerite Marie Alacoque. C’est eux qui répandirent ce culte au XVII° siècle pour contrer le Jansénisme. La chaire est typiquement Baroque avec ce bras tendu tenant une croix.
Devant le chœur une dalle de marbre mène aux caveaux souterrains. Les Jésuites ne demeurèrent à Nice qu’un siècle et demi. Avec le groupe processionnel du XIX° siècle, les Dominicains ont fait un clin d’œil à l’histoire. Un chien porte un flambeau dans sa gueule.
Cet attribut de saint Dominique, patron des Dominicains aurait-il été possible quand les Jésuites présidaient aux destinées de cette église ? Il y avait un cloître dont on accédait depuis la sacristie. C’est là aussi que se trouvait cette Chiesetta de 1612.
Thierry Jan