Jean François Colosimo, auteur de « La Crucifixion de l’Ukraine » a donné mardi 27 février, une conférence sur la guerre en Ukraine.
En raison de la conférence de soutien à l’Ukraine qui s’est déroulée au palais de l’Élysée avec les dirigeants européens, Nice a animé deux conférences pour soutenir l’Ukraine. Depuis lundi, Emmanuel Macron a suscité beaucoup de débats à cause d’un éventuel envoi de troupes européennes aux côtés des Ukrainiens. Beaucoup de dirigeants européens, mais également les États-Unis sont réticents à sa proposition. Pour beaucoup, le risque d’envoyer des troupes occidentales et de déclencher “une troisième guerre mondiale” est trop fort.
Jean-François Colosimo est un historien et auteur d’une douzaine d’ouvrages, dont la sortie en 2022 d’un ouvrage qui s’intitule, “La crucifixion de l’Ukraine”. Ce mardi 27 février, Jean-François Colosimo a animé un débat autour des deux ans de guerre en Ukraine. Durant cette conférence, il a évoqué la cruauté sans faille du président Russe Vladimir Poutine, et de la non-réactivité de la France face à ce conflit. “Nous sommes à deux ans d’une guerre, pas seulement la guerre de Poutine, mais aussi notre guerre”.
Pendant son discours, il a fait allusion aux spécialistes qui ont pu parler au début du conflit en disant qu’il ne s’attaquerait pas à l’Ukraine “Poutine a pourtant ramené comme promis l’Ukraine à l’âge de pierre”, affirme-t-il. Il évoque par la suite la non-réactivité de l’Europe et notamment de la France face à ce conflit. « Il a été fort de nos faiblesses », affirme-t-il en remémorant les nombreuses fois où Vladimir Poutine à annexer des territoires sans que le monde ne proteste. Comme avec l’occupation depuis 2008 des régions de l’Ossétie du Sud et de l’Abkhazie de la Géorgie ou encore en 2014 avec le Donbass et la Crimée.
Jean-François Colosimo souhaite que l’Europe prenne part au conflit notamment la France qu’il rappelle être le seul pays au monde présent sur tous les océans. Une partie du public a protesté à cause des propos tenues par l’historien qui soutient l’idée que la France devrait s’engager militairement aux côtés de l’Ukraine pour dire “STOP au régime de Poutine”. Par ailleurs, un monsieur dans l’assemblée a protesté en criant : “Comment voulez-vous faire pour convaincre la jeunesse de combattre ? Étant grand-père, je ne laisserai jamais mes petits-enfants y aller.”
Jeu de questions, réponses avec l’assemblée
À la fin de la conférence, Jean-François Colosimo s’est prêté au jeu de questions réponses avec le public.
Question du public: “L’immense majorité du peuple Russe soutient la guerre en Ukraine et que faire sauter Poutine et ses sbires ne suffirait pas à arrêter la guerre, que pensez-vous de ça ?”
« Ce qu’il faut retenir, c’est que le peuple n’a plus aucune mémoire de ce qu’était la Russie. Poutine est simplement en train de réinventer ce qu’est l’URSS. Les estimations du seul sondage qui existe en Russie, c’est qu’il y a 15 % de gens qui veulent radicalement la guerre et 20 à 25 % de gens qui la refusent, mais ce groupe a diminué puisque la plupart ont fui. Le peuple Russe subit tous les jours à la télévision les bombardements ukrainiens en termes de propagande. La Russie de nos jours règne dans un mensonge perpétuel, et est gouvernée par un régime menteur, voleur et assassin. Notre continent ne peut pas supporter deux avatars de Staline sur son territoire « , assure-t-il.
Question du public: “ Je voulais savoir si on avait des informations sur les populations qui ont été annexées conquises, ont-elles éventuellement un rôle à jouer pour la résolution du conflit ou pour des mouvements de résistance ou d’opposition à l’invasion soviétique ?”
“Pour ce qui est des populations, il y a une chose qui est claire, c’est la déconvenue de Poutine lorsqu’il est rentré dans le Donbass. Et sa plus grande déconvenue, c’est que ces territoires n’ont pas appuyé l’opération spéciale d’il y a deux ans. Ces populations, aujourd’hui, veulent la fin de la guerre. Ce sont des populations qui de génération en génération depuis 1917 sont ballottés déportés et maltraités. Une chose qu’elles ont comprise, c’est qu’elles n’ont aucune liberté d’expression donc c’est très difficile de savoir où elles en sont. Mais un des résultats de la guerre de Poutine, c’est qu’il a créé un mur de haine, entre des gens très proches culturellement », finit-il par expliquer à la toute fin de la conférence.