L’économie mondiale est prise au piège d’une croissance molle qui nécessitera de recourir de manière plus large et mieux coordonnée aux politiques budgétaires, monétaires et structurelles pour qu’il soit possible de s’orienter vers une trajectoire de croissance plus vigoureuse et de veiller à ce que les promesses faites aux générations actuelles et futures puissent être honorées : tel est le constat dressé par l’OCDE dans la dernière édition de ses Perspectives économiques globales.
Selon les Perspectives, la hausse du PIB mondial devrait être modeste et s’établir à 3 % en 2016, sensiblement au même niveau qu’en 2015, sous l’effet conjugué de la morosité de la progression des échanges, de l’évolution en demi-teinte des salaires et du ralentissement de l’activité sur les grands marchés émergents. Le PIB mondial ne devrait en outre croître que de manière mesurée en 2017 pour atteindre 3,3 %.
Les Perspectives soulignent l’existence de plusieurs risques qui pourraient entraîner une révision à la baisse des prévisions. Dans l’immédiat, un vote du Royaume-Uni consacrant sa sortie de l’Union européenne aurait un impact économique négatif sur le Royaume-Uni, sur d’autres économies européennes et sur le reste du monde.
L’OCDE propose une série d’actions à mener par les pouvoirs publics, qui devraient notamment faire un usage plus large de la politique budgétaire et insuffler un nouvel élan aux réformes structurelles pour sortir du piège de la croissance molle.
Selon les Perspectives, s’en remettre uniquement à la politique monétaire ne peut donner des résultats satisfaisants en matière de croissance et d’inflation. Un surcroît d’assouplissement monétaire pourrait ainsi se révéler moins efficace aujourd’hui que dans le passé, voire contreproductif dans certains cas.
Dans de nombreux pays, il existe une marge de manoeuvre permettant de mobiliser les politiques budgétaires pour renforcer l’activité grâce à l’investissement public, notamment parce que les taux d’intérêt à long terme ont permis, dans les faits, d’accroître la latitude budgétaire.
Compte tenu de la faiblesse de l’économie mondiale, et sur fond de creusement des inégalités dans de nombreux pays, des réformes structurelles plus ambitieuses, visant en particulier les secteurs de services, pourraient selon l’OCDE fortifier la demande à court terme et favoriser des améliorations à long terme en matière d’emploi, de hausse de la productivité et d’inclusivité.