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22 novembre 2024

Brexit or not Brexit ? That is question!

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Ce jeudi , les britanniques se rendent aux urnes pour décider la permanence ou pas de la Grande Bretagne au sein de l’Union Européenne. Nice-Premium publie le dernier d’une série d’articles sur le sujet qui ont pu informer nos lecteurs sur les enjeux et, nous l’espérons, apporter des éléments d’analyse et de compréhension.


Pour les partisans du Brexit, l’Union européenne est une puissance d’occupation pernicieuse dont le but est de créer un super-État européen tout-puissant, et eux se présentent comme les véritables héros de la résistance et défenseurs de la démocratie.

Leur campagne fait appel à la mémoire collective, puisqu’elle renvoie aux différentes guerres qui ont déchiré l’Europe pour le pouvoir. Pour faire monter la pression, les “Brexiters” agitent le spectre d’une éventuelle entrée de la Turquie dans l’Union. Les partisans du Brexit s’opposent ainsi aux empires napoléonien et ottoman.

En réalité, ils s’opposent à la réalisation des objectifs de l’UE et visent à séduire en affirmant qu’ils aiment l’Europe, mais pas l’UE. Pourtant, que ce soit dans l’histoire lointaine ou la plus récente, jamais l’amour éprouvé pour ses concitoyens européens n’a permis d’empêcher l’éclatement d’une guerre en Europe. Proclamer son amour est facile, ce qui l’est moins, c’est de l’entretenir sur la durée. Et c’est justement à cela que sert l’UE.

Le fait est que les partisans du Brexit aiment l’Europe autant qu’Henri VIII d’Angleterre pouvait l’aimer lorsqu’il a rompu avec la papauté. Rompre avec l’UE au XXIe siècle n’est certes pas la même chose que rompre avec la papauté au XVIe siècle, mais l’ état d’esprit est le même : les “Brexiters” sont coincés 500 ans en arrière.

Leurs politiques sont celles de la discorde : l’héroïque Britannia est seule contre l’ennemi et l’ultranationalisme et le chauvinisme ont le vent en poupe – exactement ce que l’UE veut éviter, en partageant la souveraineté.

Les partisans du “out” créent aussi la division à l’intérieur du Royaume-Uni. L’Écosse partage sa souveraineté avec l’Angleterre depuis 1707 ; transférer certaines de ses compétences à l’UE ne lui pose donc pas de problème. En revanche, l’Écosse pourrait être moins d’accord avec le fait de sortir de l’UE sous la pression d’un groupe ultranationaliste évoluant à Londres et qui ne sert que ses propres intérêts. L’Écosse préférerait peut-être rester dans l’UE. Si c’était le cas, la frontière anglo-écossaise deviendrait alors une frontière extérieure de l’Union. La frontière entre ces deux pays n’a d’ailleurs jamais été fermée depuis la construction du mur d’Hadrien il y a 2000 ans de cela.

Il en va de même pour l’Irlande : en cas de victoire du Brexit, la frontière intérieure entre l’Irlande du Nord et la République d’Irlande, qui est aujourd’hui ouverte, deviendrait sans doute une frontière extérieure de l’UE et serait fermée.

Le Brexit engendrerait donc une division entre le Royaume-Uni et l’Union européenne ainsi qu’une division entre les deux Irlande, sans compter une éventuelle scission à l’intérieur même du Royaume-Uni.

Mais la sortie du Royaume-Uni de l’UE contribuerait avant tout à ériger des murs dans les esprits.

Le Brexit ne résoudrait aucun problème au Royaume-Uni ; en revanche, il arracherait à beaucoup un élément constitutif de leur identité et priverait tous les Britanniques de leurs droits découlant de la citoyenneté européenne.

En plus d’être une menace pernicieuse, le Brexit est aussi un grand fléau. Ses partisans se trompent et trompent avec eux tout un peuple. Ils sont incapables de gouverner et conduisent le Royaume-Uni droit vers la catastrophe.

Il ne nous reste plus qu’à prier pour qu’un miracle se produise.

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