C’était un secret de Polichinelle depuis plusieurs mois mais bon, rien n’est jamais sûr jusqu’à ce que le voile n’est pas levé. Le député azuréen s’était rapproché de l’ancien président de la République qu’il avait soutenu lors de sa candidature à la présidence de l’UMP, s’éloignant de François Fillon dont il avait été un des principaux soutiens en 2012 lors de sa conquête ratée de l’UMP.
L’annonce avait été savamment préparée et le triptyque avait l’air de la partition bien orchestrée.
La séquence s’est finalement déroulée en trois actes :
D’abord, la réception de François Baroin, premier ministre in pectore de Nicolas Sarkozy en cas de double victoire à la primaire de Les Républicains au mois de novembre et de la présidentielle en mai 2017, lors de la grande kermesse annuelle des Amis de Eric Ciotti en présence du gotha des élus du département, où les deux hommes politiques sont apparus seuls sur la scène, signe de prémonition d’une alliance, accompagnés d’une déclaration nette et sans concession: « je suis de droite et je le revendique »;
Puis un vibrant discours d’adhésion au programme électoral de son parti, en fait celui de campagne de Nicolas Sarkozy, lors du Conseil national des LF, le jour suivant : « Nous avons désormais un projet clair et courageux pour préparer l’alternance . Notre famille politique est en ordre de marche et pour cela je veux remercier @NicolasSarkozy;
Enfin, lors d’ une interview hier : « Dès le moment où Nicolas Sarkozy a décidé de revenir, ce choix était évident; aujourd’hui, il faut choisir le meilleur », a insisté Eric Ciotti.
Le Monsieur Sécurité des LR et président du Conseil départemental a ainsi mis tout son poids électoral sur le plateau de la balance en faveur de Nicolas Sarkozy et de son programme politique « à droite toute » qui correspond à ses principes et orientations.
Une promesse d’un strapontin ministériel comme titulaire du Ministère de l’Intérieur à la clé, conforte un choix qui, comme le caractère de l’intéressé le veut, sera entier et efficace.
Un poids non négligeable parce que les Alpes-Maritimes sont la fédération numéro deux après celle de Paris en nombre d’inscrits au parti et le département qui vote le plus à droite de l’hexagone et qui gouverne la quasi totalité des mairies (en plus du Conseil Départemental et de la Métropole).
Reste à savoir si ce choix sera partagé par Christian Estrosi, l’ami-rival qui, lui, ne s’est pas encore déclaré et fait planer le doute.
Si c’était le cas, on peut facilement s’imaginer une primaire verrouillée au niveau local. Dans le cas contraire, il faudra s’attendre aux feux d’artifices de circonstance.