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2 novembre 2024

Ève Pereur (Phèdre) : “Chaque femme a vécu ce moment de découverte de soi”

Comédienne principale de la pièce Phèdre de Muriel Mayette-Holtz, Ève Pereur est reconnaissante de l’opportunité qu’elle a d’interpréter ce personnage emblématique du théâtre français.

Ève Pereur fait partie de la troupe du Théâtre National de Nice. Après une audition en sortie d’école il y a quatre ans, elle et Muriel Mayette-Holtz se sont beaucoup appréciées et ne se sont plus quittées depuis. C’est donc naturellement que le rôle de Phèdre dans la pièce du même nom est apparue à elle.

Avez-vous auditionné pour le rôle de Phèdre ou la metteuse en scène vous l’a-t-elle proposé ?

Ça fait maintenant quatre ans qu’on se connaît donc oui elle me l’a proposé. Elle a monté Phèdre plus ou moins pour moi, pour m’offrir un rôle.

Avez-vous un lien particulier avec votre personnage ?

Bien sûr ! Tout le monde enfin du moins les femmes ont un lien particulier avec Phèdre. Ce qui est étonnant dans la tragédie de Racine et qui fait que c’est un bon auteur, c’est que dans chaque personnage on peut se reconnaître. Ce sont des archétypes de caractère, on est donc facilement identifiable à eux. Phèdre découvre son désir. Muriel me disait, “c’est comme une jeune fille qui découvre ces premières règles”. Elle est étonnée par ce qui lui arrive et je pense que chaque femme a déjà vécu ce moment de découverte de soi, de son intérieur et de son désir. On découvre même une nouvelle douleur liée à tout ça ou même de la frustration.

C’est donc quelque chose que vous aussi vous avez vécu et qui vous aide à jouer ce rôle ?

Oui, comme je l’ai dit, c’est quelque chose qu’on a tous vécu. Moi aussi j’ai eu mes premiers émois et désir. J’essaye donc de retransmettre ça sur scène.

Qu’est-ce qui est différent par rapport aux autres adaptations ?

C’est une pièce en général montée avec des femmes beaucoup plus âgées parce que c’est un rôle tellement légendaire, complexe et dense qu’il y a une jouissance à jouer ce rôle. Puis comme Phèdre est une belle-mère, on a tendance à la mettre plus âgée. Or, il faut se rappeler qu’elle a justement le même âge qu’Hippolyte donc c’est normal qu’elle tombe amoureuse de lui. Elle a été mariée de force. Muriel a décidé justement de changer ça et de prendre le parti-pris de montrer cette face-là en plus de montrer que c’est un couple possible.

Si vous deviez définir la pièce en quelques mots, lesquels choisiriez-vous et pourquoi ?

C’est un grand poème, ponctué avec de l’humain. Ça fait l’introspection de tous les tournants et recoin de l’âme humaine. Nos émotions, nos sentiments, nos constructions et même nos contradictions sont mis en lumière dans cette pièce. Je pourrais aussi dire les dieux parce qu’il y a un truc vertical dans Racine et Phèdre, il s’adresse aux dieux, s’en remet aux dieux aussi. Il y a quelque chose de plus grand qu’eux.

Avez-vous d’autres projets sur lesquels vous travaillez et pouvez-vous nous en dire plus ?

L’année prochaine je serai en tournée avec Les Fourberies de Scapin aussi monté par Muriel. Je serai aussi en tournée avec Je M’appelle Pas, un spectacle d’Edouard Signolet qui était artiste associé et avec lequel on a monté la pièce ici, qui est une adaptation du conte Le Petit Chaperon Rouge. Enfin je serais aussi dans un opéra d’Edouard Signolet en tant que récitante.

Ève Pereur dans Je M’appelle Pas – © Sophie Boulet 

Auteur/autrice

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