Le premier tour des législatives approche. Les différents candidats des trois circonscriptions de Nice ont échangé, l’occasion d’en apprendre plus sur eux.
La 1ère circonscription de Nice
Elle comprend le port, les quartiers de l’est (Bon-Voyage, Riquier, Vinaigrier, l’Observatoire, Saint-Roch, le Mont-Boron). Ceux du centre (Garibaldi, Carabacel, Jean-Médecin, Masséna, le Vieux-Nice, Gambetta, Grosso, Le Piol, les Baumettes).
Graig Monetti, sous Ensemble/Horizons, Olivier Salerno (LFI), candidat sous le Nouveau Front populaire et Virgile Vanier candidat LR se faisaient face.
Tous ont évoqué un problème démocratique : le député sortant Éric Ciotti a refusé de se joindre au débat. Pour Greg Monetti, c’est une « honte » de ne pas « venir parler des problèmes« .
Virgile Vanier s’est exprimé sur sa candidature que certains estiment soudaine. Il se présente comme terre à terre : il a été étudiant, salarié, propriétaire. Ainsi en proposant sa candidature, il se projette simplement dans son « action citoyenne« . Principal adversaire d’Éric Ciotti, Virgile se rend au jugement des Niçois. Il croit que les électeurs « n’iront pas voter pour un homme raciste« .
Si Greg Monetti a fustigé Olivier Salerno et notamment les idées du Nouveau Front Populaire sur les 14 tranches d’impôt : « le pays au monde où nous payons le plus d’impôt« , le candidat LFI s’est défendu. Cette mesure viserait à « gommer l’injustice » elle ferait payer davantage les « 8% les plus riches« .
Concernant la loi SRU, majeure préoccupation du secteur, Greg Monetti tranche : il souhaite y mettre un terme. Olivier Salerno dénonce cette mesure : « le manque criant de logement sociaux est criminel« . Tandis que Virgile Vanier serait d’avis de trouver un juste milieu : « adapter la loi SRU » pour rendre Nice à la fois « attractive pour les touristes et pour les riverains« .
La 3ème circonscription de Nice
La troisième circonscription est la plus peuplée de Nice. Elle s’étend au nord de Nice et compte d’autres communes comme Saint-André-de-la-Roche, Falicon et La Trinité. Son territoire comprend le nord de la gare Thiers jusqu’au nord de la ville et des collines au-dessus de Saint-Barthélémy jusqu’à Rimiez et L’Ariane.
Le député sortant Philippe Pradal sous Ensemble-Horizons, Laure Quignad (PS) avec le Nouveau Front Populaire et Bernard Chaix avec LR-RN ont notamment évoqué l’alliance de Ciotti avec Bardella.
Bernard Chaix n’éprouve aucune gêne à l’égard de cet accord. Il pense qu’il répond à la demande de la population : « les gens désespérés au niveau financier, sur l’immigration, et la sécurité« . Il a par la suite dénoncé l’alliance de gauche « Les antisémites du côté de LFI » et qualifiant Mélanchon de « danger« .
Laure Quignad rassure, elle espère un premier ministre socialiste. Pour autant, elle rappelle l’objectif de cette alliance de la gauche : « Il y a des divergences, mais il faut aller à l’essentiel sur les points qui nous rassemblent, comme l’humanisme et le social« .
Puis, Phlippe Pradal se place au milieu de ces « alliances de l’urgence« . D’une part, il a peur que LFI « impose ses vues. Le Front Populaire de 36 se base sur un parti modéré, là, c’est l’extrême. » De l’autre côté, il reproche au LR de s’assimiler au RN. Bernard Chaix nuance : « C’est un rassemblement pas une fusion, je ne suis pas dans les extrêmes« . Il ajoute ensuite que concernant les votes, le parti LR n’ira pas tout le temps dans le sens du RN.
Le député sortant parle d’un « élan interrompu » par la dissolution de l’Assemblée Nationale. Il ajoute qu’il souhaite rassembler les électeurs de « la gauche mittérrandienne, à la droite macroniste« .
La 5ème circonscription
Elle s’étend du littoral jusqu’à l’extrême-nord du département. L’aéroport en fait partie, tous comme les quartiers de Lingostière et Saint-Isidore, Saint-Antoine de Ginestière et Saint-Roman de Bellet dans les hauteurs ; Fabron, Les Moulins ou Saint-Augustin, en ville.
Lors de ce débat, étaient présents Fabrice Decoupigny (EELV) avec le Nouveau Front Populaire, Agnès Benkemoun de la Lutte Ouvrière, Gaël Nofri sous Ensemble-Horizons et aussi Axel Hvidsten avec Ecologie au centre. La sortante Christelle D’Intorni LR-RN a choisi de ne pas participer au débat.
Après avoir critiqué le bilan de Christelle D’Intorni, les candidats ont rappelé leurs combats respectifs. Fabrice Decoupigny met en avant son titre « Nous faisons barrage au RN« , bien qu’Agnès Benkemoun ne soit pas d’accord. Elle estime que la gauche aussi a participé à la montée de l’extrême droite.
L’un des enjeux de cette circonscription de Nice est le dérèglement climatique : si Fabrice dénonce en particulier la station Isola 2000, Agnès Benkemoun met un point d’honneur à rappeler les responsabilités de chacun : « C’est à cause des décisions prises par les grandes entreprises« .
Concernant les problèmes des services publics, et notamment le manque de personnels médicaux, Gaël Nofri souhaite plus de formations. Montrer « les avantages de vivre dans les villages » lui paraît important pour rendre attractives ces zones isolées. Fabrice Decoupigny souhaite « inciter par contrat » les étudiants à travailler dans les zones en déserts médicaux.
Pour remédier la pénurie d’enseignants dans l’arrière pays niçois, Gaël Nofri aimerait réduire les congés et aussi augmenter les salaires « travailler plus et gagner plus« .
Enfin, concernant les trafics de drogue notamment dans le quartier des Moulins, Gaël Nofri est catégorique : il faut emprisonner les coupables, et attribuer « aux travailleurs et aux retraités » mais aussi aux « infirmiers, policiers« , les logements sociaux. Le but étant d’entraîner une nouvelle dynamique.
Fabrice Decoupigny estime qu’il faut un « travail de proximité » car la population est « délaissée« , il est rejoint par Axel Hvidsten. Pour Agnès Benkemoun, ce problème est endigué par le problème de la sécurité sociale, puisque les habitants de ce quartiers travaillent « cumulant jusqu’à trois emplois« .