Du 28 juin au 29 septembre, les deux artistes, Matisse et Miró se rencontre à travers une exposition au Musée Matisse.
L’exposition, organisée en partenariat avec la Fundació Joan Miró de Barcelone, sera présentée du 28 juin au 29 septembre 2024 au Musée Matisse de Nice, puis à la Fundació Joan Miró à Barcelone. Sous la direction d’Aymeric Jeudy, cette exposition promet d’offrir un éclairage inédit sur les rapports profonds et constructifs entre les œuvres de deux géants de l’art moderne.
L’exposition met en lumière les pratiques communes entre Matisse et Miró. Elle débutera par une base biographique, explorant comment Matisse et Miró ont découvert et apprécié les œuvres l’un de l’autre, et qui furent les passeurs entre eux. Elle se continuera ensuite sur des moments décisifs de regards croisés productifs, comme la pensée du fauvisme chez Miró et l’inspiration des œuvres de Miró sur Matisse. Enfin, elle mettra en regard leurs pratiques partagées, notamment les livres illustrés et les grandes compositions monumentales, aboutissant à un « face-à-face » final entre des œuvres majeures et testamentaires de chacun des deux artistes.
Matisse et Miró
Les liens entre les deux artistes ont été renforcés par leurs amis communs, tels que les critiques d’art et écrivains Aragon, Breton, Georges Duthuit, et Christian Zervos, ainsi que les marchands d’art Pierre Matisse et Aimé Maeght. Pierre Matisse, fils de Henri, a joué un rôle crucial en promouvant l’œuvre de Miró aux États-Unis dès 1934, souvent en confiant à son père la mission de choisir les œuvres de Miró destinées à New York.
En profondeur, leur amitié et leur admiration mutuelle s’expliquent par des points de commun entre leurs conceptions de l’art. Matisse a toujours mis la notion de « décoratif » au centre de son esthétique, tandis que Miró s’est fait connaître par l’idée d’« assassinat de la peinture ». Ces visions ne sont pas contradictoires mais complémentaires, exprimant un même désir de dépasser la représentation traditionnelle. L’exposition montrera qu’il y a une certaine violence dans le décoratif de Matisse, tout comme il y a de la douceur dans l’« assassinat » mironien.