C’est au tour de l’arrêté « anti-burkini » pris à Nice d’être invalidé ce jeudi. Le tribunal administratif a rendu son ordonnance prononçant la suspension de l’arrêté pris le 19 août, qui courait jusqu’au 15 septembre.
Cette décision s’inscrit dans la lignée du conseil d’Etat, qui avait invalidé vendredi dernier l’arrêté de Villeneuve-Loubet.
Il s’agit là d’une nouvelle victoire juridique pour le Comité contre l’islamophobie en France (CCIF) et la Ligue des Droits de l’Homme (LDH).
Au delà de l’aspect juridique, c’est le côté politique qui importe dans ce dossier: quelques municipalités de droite ont profité d’une interprétation captieuse de la loi (« un risque de l’ordre public » dit le Conseil d’Etat) pour courir après la vague islamophobe d’une partie de la population et l’exploiter en jouant sur l’émotionnel.
L’avocate de la ville de Nice, Me Pauline de Faÿ, avocate au barreau de Paris, avait essayé de suivre cette orientation devant le Tribunal Administratif en argumentant qu’il y avait « déjà » eu dans la commune « des troubles à l’ordre public », allant jusqu’à évoquer « une population […] presque au bord de la guerre civile ».
Probablement était-elle mal informée par son correspondant local, parce qu’autrement, on serait en droit de se demander à quelle fiction Me De Fay fait référence.
Heureusement que l’été tire à sa fin et que les températures vont baisser car, avec tous ces incendiaires en action, il est légitime de se demander si la situation ne pourrait pas être bien pire.
