Plongé dans les profondeurs de la Mer Méditerranée, Noam Yaron a tenté une traversée audacieuse de Calvi à Monaco. Cependant, il a dû abandonner au bout de 100 kilomètres sur les 180 kilomètres au total, en raison des conditions.
Cet été, le Suisse de 27 ans, Noam Yaron, a voulu frapper un grand coup en tentant de battre le record du monde de la plus longue traversée à la nage. Son objectif ? Parcourir 180 kilomètres, reliant la Corse à Monaco, pour alerter sur les dangers qui menacent la Méditerranée, et notamment le sanctuaire des Pelagos.
Un combat contre les éléments
Le vendredi dernier, Noam Yaron a pris le départ du port de Calvi, en Corse. « Confiant, plein d’espoir et surtout d’humilité », il s’est lancé dans les eaux méditerranéennes, prêt à nager sans interruption pendant trois jours et trois nuits.
Pourtant, après 48 heures de nage continue et 100 kilomètres parcourus, la nature a repris ses droits. Les vagues se sont faites plus violentes, les courants plus forts, et le vent plus insoutenable. Cette même mer qu’il voulait protéger, est devenue son adversaire. Noam a dû se rendre à l’évidence : il ne pourrait pas finir ce qu’il avait commencé. « C’est la mer qui a gagné cette fois », a-t-il déclaré sur ses réseaux, après avoir dû avorter sa tentative.
L’importance de l’équipe
Bien qu’il nage seul dans l’immensité bleue, Noam Yaron n’est jamais véritablement seul. Derrière lui se trouve une équipe dévouée, prête à tout pour l’aider à réaliser ses rêves. « Je ne suis rien sans eux », confie-t-il. Autour de lui, un groupe de passionnés, tous alignés avec sa cause, le soutient au quotidien.
« Ce sont devenus des amis et une famille. J’ai même la chance d’avoir mes parents à bord », explique-t-il les yeux empreints d’émotion. Chaque membre de son équipe partage la même passion pour l’environnement et s’engage à ses côtés pour faire passer son message et faire en parallèle des recherches scientifiques.
Une cause noble
Au-delà de la performance sportive, Noam Yaron veut avant tout éveiller les consciences. La Méditerranée est en danger, menacée notamment par le trafic maritime. Pour Noam : « Il faut l’instauration d’une loi sur l’aire marine des Pelagos. Une loi pour limiter la vitesse des bateaux, qui aujourd’hui est volontaire. On aimerait alors la rendre restrictive, car cela détruit la biodiversité marine.”
La biodiversité marine est l’autre point clé du défi. « Les collectes de données scientifiques sont le plus grand succès de ce projet. Par exemple, on a notamment analysé l’ADN de l’eau. Ça nous permettra peut-être de redécouvrir, de revoir ou d’observer la présence d’espèces qui sont peut-être considérées comme en voie d’extinction. Et de savoir s’il y a bel et bien des requins blancs dans la Méditerranée. Il rigole. Donc, ces collectes sont vraiment des choses assez folles”, livre-t-il.
Horizon 2025
Cependant, pour Noam, cet abandon n’est pas une fin, mais un nouveau départ. « Je reviendrai l’année prochaine », a-t-il promis. Loin de se laisser abattre, il voit dans cet échec une opportunité de mieux se préparer, de comprendre davantage les caprices de la mer, et surtout, de revenir plus fort. Son objectif demeure inchangé : parcourir ces 180 kilomètres. Non pas pour la gloire, mais pour la planète !
En 2025, il se lancera de nouveau à l’assaut de la Méditerranée, avec la même détermination, mais peut-être cette fois avec l’expérience en plus. Rendez-vous donc en juin prochain pour voir la seconde manche de cette aventure.