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21 novembre 2024

L’IMAGE_SATELLITE : un festival photographique en pleine expansion à Nice

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Déjà la 26e édition du festival ! Entre renouveau artistique et dynamisme collectif, le festival explore les nouvelles tendances de la photographie contemporaine. Entretien avec Orphée Grisvard-Pontieux, directeur artistique de l’événement.

À Nice, le festival L’IMAGE_SATELLITE s’impose comme un événement incontournable pour les amateurs et professionnels de la photographie. Anciennement appelé Sept Off, ce festival a connu une transformation majeure en 2019, à sa 21e édition, pour devenir une manifestation d’envergure nationale. Cette année, la 26e édition promet une programmation riche et diversifiée, alliant expositions, performances, rencontres et événements autour du livre photographique. Porté par une vision artistique ouverte et une dynamique collective, L’IMAGE_SATELLITE continue de repousser les limites de la création photographique contemporaine, tout en soutenant les artistes émergents et confirmés.

Pourquoi avoir donné ce nom d’ « IMAGE_SATELLITE » au festival ?

Le festival a été renommé L’IMAGE_SATELLITE en 2019, après sa 20e édition, pour se distinguer de l’association organisatrice. Le nom évoque les photographies spatiales et reflète la vision d’un médium lié à d’autres disciplines comme la sociologie et les sciences. Le nom L’IMAGE_SATELLITE a été choisi à la fois pour la capacité évocatrice du terme mais également comme une sorte de jeu avec l’objet photographique. Ce dernier est souvent à saisir en lien avec d’autres objets du monde, et non en tant qu’essence autonome. Le but étant d’éviter une vision fermée de la photographie. Ce changement de nom a accompagné une évolution vers un festival de portée nationale, recentré géographiquement à Nice, avec une programmation plus large et ambitieuse. Cette année marque la 26e édition du festival.

Quelles sont les dates et les lieux principaux du festival cette année ? 

La 26e édition de L’IMAGE_SATELLITE se tiendra du 21 septembre au 12 octobre 2024 à Nice, avec la Grande Halle du 109 comme épicentre. L’ouverture aura lieu le 21 septembre avec des expositions, de la musique, et des projections de films. D’autres événements, comme la remise du Prix Satellite le 27 septembre et des activités autour du livre photographique les 5 et 6 octobre, auront lieu dans divers endroits de Nice.

Quels sont les objectifs principaux du festival ? 

L’IMAGE_SATELLITE se veut un observatoire de l’image fixe, explorant les tendances émergentes de la photographie contemporaine. Le festival met en avant des démarches documentaires, plastiques, vernaculaires et expérimentales, couvrant divers usages de l’image, de l’imprimé à l’animé. Il s’agit de montrer la diversité et la vitalité de la création photographique actuelle à travers des œuvres qui interrogent et réinventent le médium photographique.

Comment sélectionnez-vous les artistes et les œuvres présentées ? 

La sélection repose sur une veille continue des pratiques photographiques contemporaines et un appel à projets annuel, permettant de découvrir des propositions nouvelles. Le festival valorise les approches pluridisciplinaires et expérimentales, sans s’attacher à une école ou un style particulier. En complément, des programmateurs invités apportent leur propre vision, enrichissant la diversité et la pertinence de la programmation.

Y a-t-il des nouveautés ou des thèmes spécifiques pour cette édition ? 

Cette année, une nouveauté majeure est l’intégration du livre photographique au festival avec CARTA #1, un événement dédié aux pratiques éditoriales contemporaines. Ce programme inclut des rencontres, des expositions et des performances, et se déroulera les 5 et 6 octobre au 109. L’objectif est de pérenniser cet événement, qui pourrait devenir un élément récurrent du festival dans les années à venir.

En tant que directeur artistique, quelles sont vos principales responsabilités pour le festival ? 

La direction artistique du festival est partagée entre deux personnes. En plus des choix de programmation, les directeurs gèrent la scénographie, le montage des expositions, la communication, et la logistique. Avec une petite équipe et des moyens modestes, ils doivent jongler entre plusieurs tâches. Leur défi principal est de continuer à professionnaliser le festival tout en préservant l’esprit de convivialité et la collaboration avec les bénévoles.

Quelle est votre vision artistique ? 

Nous voyons la photographie comme un art protéiforme et nous intéressons beaucoup à la manière dont les pratiques photographiques contemporaines se lient avec d’autres arts et disciplines. Également au sein des usages populaires, en dehors du champ de l’art à proprement parler. Enfin, nous sommes attentifs à ne pas en rester à une vision trop fermée ou bornée de la photographie. Déjà, nous sommes deux : nous sommes régulièrement d’accord sur les orientations que nous donnons à notre manifestation. Or, il arrive souvent que nous discutions longuement nos choix artistiques. Rien ne va de soi, heureusement pour la vitalité de notre manifestation !

Comment avez-vous contribué à l’évolution du festival au fil des ans ? 

Lorsque nous sommes arrivés dans la structure avec Yowen Albizu-Devier, vers 2015, nous étions bénévoles. Et nous avons été très vite impliqués dans les choix artistiques, les scénographies, le montage des expositions par l’ancienne équipe du festival. C’est vraiment celles et ceux qui géraient l’association depuis longtemps qui nous ont mis le pied à l’étrier, notamment le Président historique de la structure, Robert Matthey. Nous avons alors eu carte blanche pour re-travailler le festival, ce qui a été en quelque sorte naturel et progressif, puisque nous y étions impliqués depuis quelques années. Nous avons renommé le festival, et continué notre travail de réflexion et d’expérimentation pour renouveler la forme et le contenu de la manifestation, édition après édition.

Quels sont les plus grands défis et réussites dans votre rôle de directeur artistique ? 

Le plus grand défi a été de transformer la Grande Halle du 109 en un espace d’exposition viable avec des moyens limités. En trois ans, ils ont conçu un système d’exposition modulable qui permet d’occuper 2000 m² de manière innovante. Cette réussite a permis de réaliser des scénographies ambitieuses. Cependant, le système doit maintenant être repensé. Notamment pour répondre à des engagements durables et modulables, tout en poursuivant l’évolution du festival.

Quel impact le festival a-t-il sur la scène artistique locale et internationale ? 

Le festival, autrefois limité à une scène locale, a gagné en visibilité nationale depuis son repositionnement. Il s’inscrit dans une dynamique collective avec d’autres festivals du Sud de la France. Et contribue à la diffusion de la photographie contemporaine. En finançant la production d’œuvres et en rémunérant les photographes, le festival soutient l’économie artistique. Cependant, la précarité du secteur impose de revoir constamment les modèles économiques.

Qu’envisagez-vous pour l’avenir du festival L’IMAGE_SATELLITE ? 

L’avenir du festival repose sur la consolidation et la professionnalisation de ses actions, ainsi que sur la poursuite de sa vision artistique. Le festival continuera de s’inscrire dans des dynamiques collectives, notamment à travers le collectif La Bande Passante et l’Automne de l’Image, qui fédèrent divers acteurs culturels autour de l’image. Cette approche collective, combinée à des partenariats solides, est donc au cœur de l’évolution future du festival.

Quel message souhaitez-vous transmettre aux jeunes artistes ? 

Aux jeunes artistes, le conseil est de ne pas rester isolé face aux difficultés. Néanmoins de se rapprocher d’autres professionnels pour trouver soutien et solutions. Le travail en collectif et le partage d’expériences sont essentiels pour progresser dans le domaine artistique. Persévérance, collaboration et ouverture d’esprit sont les clés pour naviguer dans un milieu complexe. Et ce, tout en restant fidèle à sa vision artistique.

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