Ce samedi 7 septembre, les Niçois se sont rassemblés à 10h – place Garibaldi pour manifester contre la nomination du nouveau Premier ministre, Michel Barnier, par Emmanuel Macron. Initié par le Front Populaire Étudiant, le mouvement a réuni 900 manifestants selon les forces de l’ordre, 1500 d’après les syndicats.
« Un revenu, pour les jeunes ! », « Macron, dégage, Barnier, dégage ! », scande le cortège, guidé par le Front Populaire Étudiant (FPE), à l’origine de la mobilisation. Alexis fait partie des plus jeunes manifestants. Tout juste âgée de 17 ans, la jeune adolescente est dores et déjà consciente des enjeux politiques actuels. « Je suis là car j’ai envie de me battre pour nos droits, pour que nos choix soient respectés », explique t-elle en ajoutant que le Président « n’a pas respecté la voix du peuple et a quand même choisi de nommer un ministre de droite.«
« Une fois de plus, la voix du peuple n’a pas été écoutée »
Quelques mètres plus loin, Mathieu, 22 ans, se joint aux cris de la manifestation : « On veut Lucie Castets ! ». Accompagné d’un ami, ce Niçois a répondu sans hésiter à l’appel du Front Populaire Étudiant. Mathieu dénonce un déni de démocratie suite à la nomination de Michel Barnier, pourtant soutenu par le maire de Nice. Après une victoire écrasante du Nouveau Front Populaire aux élections législatives, le jeune homme affirme que le gouvernement aurait dû nommer Lucie Castets, candidate du Nouveau Front Populaire, au poste de Premier ministre.
« Je ne suis pas d’accord ! On n’a pas voté pour ça, nous. On se retrouve avec un Premier ministre issu de la droite. C’est ridicule, surtout que leur parti n’a fait que 6 % aux législatives ! On veut Lucie Castets ! Une fois de plus, la voix du peuple n’a pas été écoutée !»
Honneur aux traditions niçoises
Dans cette atmosphère de mécontentement, les manifestants ont tout de même trouvé le moyen de se divertir. Rien de mieux que le paillassou, un jeu traditionnel issu du Carnaval de Nice, pour égayer l’ambiance. Au beau milieu de cette foule, quatre personnes, munies d’un drap, se sont donc amusées à lancer en l’air le pantin de paille de ce qui ressemble visiblement à Emmanuel Macron.
Ensemble pour lutter contre la précarité étudiante
Outre la nomination très controversée de Michel Barnier, la jeunesse niçoise exige des conditions d’étude décentes et insiste sur l’aspect financier, notamment l’extension du repas du Crous à 1 euro pour tous les étudiants et un revenu universel d’autonomie de 1 200 euros.
Pour Mathis, 22 ans, la situation est critique. D’après lui, il n’est pas « normal que les étudiants cumulent, en plus de leurs études, plusieurs petits boulots pour survivre ». Le porteur de drapeau du Front Populaire Étudiant estime que « la France dispose de fonds, mais ils ne sont pas correctement utilisés » en particulier « pour les jeunes et le peuple. »
Les étudiants sous l’eau
Selon les organisations étudiantes, les étudiants doivent débourser pas moins de 80 euros par mois pour tout ce qui concerne le logement, les transports et loisirs. À cela s’ajoutent des dépenses supplémentaires de 44 euros pour l’alimentation et 24 euros pour l’énergie. Notez que le coût total de la rentrée scolaire est en hausse de 2,7% cette année, soit 3 157 euros contre 3 024 euros en 2023.
À cause de ces dépenses élevées, de nombreux étudiants abandonnent leurs études. Une tendance qui a touché 12% d’entre eux en 2023. Rebecca Chibane, co-présidente du Front Populaire Étudiant, pointe du doigt la négligence du Président vis-à-vis de cette situation de crise en constante évolution.
« Il nous plonge sous l’eau avec sa politique libérale qui est totalement néfaste pour les étudiants. En sept ans, et particulièrement ces trois dernières années, la précarité étudiante a explosé. Pour cette rentrée, nous avons organisé une collecte de matériel scolaire pour les jeunes d’une valeur de 600 euros. Elle a été entièrement écoulée en deux jours, un record d’affluence. C’est décourageant de voir autant d’étudiants dans le besoin »
En plus de Nice, plus de 110 000 personnes ont manifesté dans près de 150 villes à travers la France contre « le coup de force de Macron« , selon le ministère de l’Intérieur.