Après le succès fulgurant de son tube Imagine, Carbonne s’est imposé comme une figure montante du rap français. À l’approche de son concert au FRIGO 16 à Nice, il nous parle de l’importance des réseaux sociaux dans son parcours, de sa créativité en studio, et de ses attentes pour une soirée mémorable.
Carbonne, artiste montpelliérain, a su captiver le public avec une musique qui mélange habilement ses racines espagnoles et son vécu méditerranéen. Son récent EP (Extended Play : N.D.L.R) Par Nous-Mêmes, accompagné du hit Imagine, témoigne de son identité musicale riche et variée. Grâce aux réseaux sociaux, l’artiste a réussi à établir un lien fort avec ses fans, transformant ses freestyles et extraits en véritables leviers de promotion. Dans cette interview, Carbonne partage son expérience de la scène musicale, les défis d’un artiste indépendant et sa vision pour l’avenir, notamment à l’approche de son premier concert à Nice le 22 novembre au Frigo 16.
Vous avez connu un succès fulgurant avec Imagine, notamment sur TikTok et Instagram. À quel moment avez-vous réalisé que les réseaux sociaux allaient jouer un rôle clé dans votre carrière ?
« En fait, en 2020, juste avant le Covid, je faisais des premières parties, je commençais à faire des petits concerts. C’est comme ça que je diffusais ma musique, juste avant de sortir mes premiers sons. Quand le Covid est arrivé, j’étais en mode « Ok, donc il n’y a plus de moyen de diffusion, comment on va faire ? ». J’ai alors commencé à poster des freestyles, à poster des sons, des extraits, justement sur les réseaux sociaux. Là, j’ai vu l’impact. Et petit à petit, après, j’ai arrêté d’utiliser la plateforme, car j’étais concentré que sur la musique. Et quand je suis revenu à recommencer à poster en avril dernier, autour de la sortie d’Imagine, il s’est passé quelque chose. Je pense que c’est la magie des réseaux aussi, où tu ne contrôles pas trop la portée.
Les réseaux sociaux ont eu une grande importance dans votre processus artisitique ?
Oui, en fait, il s’est passé un truc autour « d’Imagine », et après ça, on a enchaîné en sortant un projet, un EP, un mois et demi après, qui est sorti en juillet dernier. On a aussi fait des concerts, notamment à La Maroquinerie à Paris. On a fait des festivals cet été, et on a annoncé aussi une tournée d’automne qui commencera début novembre. Je pense que c’est tout ça aussi. On a vu que les gens étaient intéressés par la globalité du projet, et pas juste par le son. On voyait bien sur les stats qu’Imagine prend, mais derrière tous les autres sons aussi ont bien pris. On voyait que les gens allaient écouter aussi le reste. Donc, c’est cool, il y a une communauté qui est motivée, et on a hâte d’aller faire la fête avec eux en concert.
Les réseaux sociaux ont donc influencé votre manière de créer la musique et de communiquer avec les fans ?
Non, par contre, ça n’a pas influencé ma manière de créer la musique. Ça a permis de communiquer. Quand on fait de la musique, on part en séminaire. Par exemple, la vidéo qui a marché, on était partis une semaine en séminaire.
Pour ceux qui ne savent pas ce que c’est, un séminaire, on part pendant une semaine dans une maison et on fait de la musique. On crée, on crée, on crée, on fait plein de sons avec les musiciens et tout. Et à la fin de la semaine, on écoute tous les sons. Et donc, à la fin de la semaine, on a écouté tous les sons qu’on a faits pendant la semaine. Et le moment où on a écouté le son « Imagine », c’est là qu’on a filmé et on a fait passer la vidéo une semaine après. Mais ce que je veux dire par là, c’est que quand on est dans la phase de création, on est justement loin des réseaux sociaux. Là, par exemple, en ce moment, je suis à Miami. On est en train de créer du son avec des producteurs. Et on est vraiment focus sur la musique, mais pas sur les réseaux sociaux.
Quelles ont été les principales étapes ou challenges que vous avez rencontrés en passant d’un artiste indépendant à un artiste sur les plateformes de streaming ?
Le plus gros challenge, c’est de savoir s’entourer de la bonne équipe. Moi, j’ai la chance de bosser avec les mêmes personnes depuis des années. Une fois que tu connectes avec les bonnes personnes, c’est parfait. Je pense que c’est là le plus gros challenge quand tu es un indépendant. Et du coup, aujourd’hui, voir que c’est avec les mêmes, personnes que l’on a pu ramener à la maison le single de Diamant. C’est une grande fierté pour toute mon équipe.
Le 22 novembre, vous serez au concert au Frigo 16 à Nice. Qu’est-ce que ce lieu représente pour vous et qu’attendez-vous de cette soirée ?
Ça va être mon premier concert à Nice. J’ai vraiment hâte de venir rencontrer le public niçois. Sur la tournée, on essaie vraiment de réfléchir à la soirée dans sa globalité et pas juste le concert. Il y aura plein de petits clins d’œil. Ça va être une grande fête tous ensemble. Après, je ne peux pas en dire plus. Il faut prendre sa place. En tout cas, ça va être une bonne ambiance. Sur scène, on peut retrouver les mêmes personnes qui sont avec moi en studio et sur les vidéos. Il y a Léo au piano, Rodolphe à la guitare, Tosmah et Jiddybruh au platine.
Comment vous préparez-vous pour ce concert et tous les autres ? Et qu’est-ce que les fans peuvent attendre de votre performance sur scène ?
Sans trop rentrer dans les détails, bien sûr. On a fait beaucoup de répètes. Donc, on est bien rodés. Je ne vais pas dévoiler toutes les surprises du live. En tout cas, qu’ils s’attendent à qu’on chante tous ensemble. Et que ce soit la grande fête, comme je disais tout à l’heure.
Vous travaillez souvent avec une équipe soudée en studio et sur scène. Comment cette collaboration enregistre-t-elle vos performances live?
Ce qui est cool, c’est qu’en fait, vu que ce sont les mêmes avec qui je bosse en studio, ce sont les mêmes avec qui je ride aussi. Enfin, ce sont les mêmes avec qui je traîne tout le temps. Et du coup, on est toujours en train de gamberger en se disant « Ok, ça, ça peut être pas mal. » Par exemple, quand on est en train de faire un son, on va se dire « Ok, ce passage pour la scène, ça peut être cool de mettre un break. » Vu que ce sont les mêmes personnes, on se capte tout le temps. C’est hyper enrichissant et ça nous permet de développer le truc à fond.
Il y a toujours des gens qui ont plein d’idées. Et vice-versa, sur scène aussi, des fois, on va partir en impro sur un truc et on se dit « Ok, ça, ça serait pas mal. » Ou alors même des fois, on est sur scène, on se dit « Ok, sur le set, il nous manque un morceau, je ne sais pas, peut-être mélancolique, un morceau de ce style. » Au moins, on peut aller le bosser en studio. Mais on sait quel style il faut et vu que ce sont les mêmes avec qui je partage le studio ou la scène, on a tous la même vision.
Quels conseils donneriez-vous aux jeunes artistes qui tentent de se faire un nom via les réseaux sociaux aujourd’hui ?
Je ne sais pas trop. En fait, c’est compliqué. Un conseil, ça ne suffirait pas parce qu’il y a tellement de paramètres qui rentrent en jeu dans les réseaux. Mais en tout cas, le but, c’est de rester le plus authentique possible. Ça, c’est mon conseil. Après, chacun sa vision, chacun son parcours. Et tout peut changer très rapidement. Mais si personnellement, on est fier de ce qu’on fait, c’est là qu’il ne faut pas hésiter à le partager. »