Scène inattendue ce jeudi au conseil métropolitain de Nice. En pleine discussion sur le financement du futur Palais des Congrès de Nice, dix-huit élus, dont seize maires, ont quitté la séance. Ils dénoncent leur non-convocation à une réunion préparatoire et la gestion de Christian Estrosi.
Décidément, il ne se passe plus un Conseil métropolitain sans une histoire. Cinq mois après la “démission” surprise de Christian Estrosi de la présidence à cause des divergences dans l’assemblée, la tension est de nouveau montée dans l’hémicycle. Au bout d’une heure et demie de séance, Xavier Beck, maire de Cap-d’Ail, prend la parole. Il lance à Christian Estrosi : « vous foulez au pied les principes fondateurs de cette assemblée. Nous aurions dû discuter du futur Palais des Congrès avec l’ensemble des maires comme c’est prévu normalement. » Il juge impensable d’approuver une délibération qui imposerait ce financement à la Métropole.
Christian Estrosi réplique aussitôt. Pour lui, la rupture de la cohésion est due, non pas à lui, mais « à ceux qui ont insulté la métropole, qui ont décidé par choix ou par suivisme d’emprunter le chemin de l’extrême droite ». La déclaration enflamme l’assemblée. Dix-huit élus se lèvent, quittent la salle et huent le président.
Ces élus déplorent de ne pas avoir été conviés à la réunion préparatoire. Ils rappellent leur refus de signer la charte de confiance exigée par le président de la Métropole , y voyant « une sorte de chèque en blanc ». Un maire de village s’insurge également contre le financement du Palais des Congrès : « un projet niçois pour les Niçois, qui me finance moi ma salle des fêtes ? »
Vers une fracture durable à la Métropole ?
Parmi les élus frondeurs, figurent Xavier Beck, Christophe Trojani, maire de Villefranche-sur-Mer, et Bertrand Gasiglia, maire de Tourrette-Levens. Ils refusent fermement de transférer le financement du Palais des Congrès du budget de la ville à celui de la Métropole. « Nous ne sommes pas d’extrême droite. Ici, à la Métropole, il n’y a pas de parti normalement, nous travaillons ensemble », déclare un élu indigné.
Christelle D’Intorni, députée UDR (ciottiste), estime que cet incident marque un tournant pour la politique locale : « La municipale a commencé depuis un certain temps déjà à Nice. » Pour elle, cet épisode est une étape d’une bataille plus large qui promet encore des tensions.
Ce départ en masse annonce de futures tensions au Conseil métropolitain. Le Palais des Congrès devient un point de désaccord majeur entre Christian Estrosi et ses opposants. Et il devrait y en avoir d’autres…