Niché au cœur de l’Himalaya, le petit royaume du Bhoutan refuse « la dictature du produit intérieur brut (PIB) » et de la croissance économique à tout prix, en proposant un nouvel indicateur de richesse : le bonheur national brut (BNB).
Lancé en 1972, le « nouveau paradigme » s’appuie sur quatre piliers : la protection de l’environnement, la conservation et la promotion de la culture bhoutanaise, la bonne gouvernance et le développement économique responsable et durable.
Aujourd’hui, le BNB irrigue toute la vie du pays, entraînant de profonds bouleversements au pays du dragon tonnerre, passé du Moyen Âge à la modernité en moins de cinquante ans.
Et en France ? Après la première et la deuxième édition, la Fabrique Spinoza vient de publier les derniers résultats du PIB du Bonheur, c’est-à-dire l’indicateur trimestriel du bonheur des Français.
Le PIB du bonheur progresse de 1,7 % en seulement 2 trimestres.
En deux trimestres, la progression non négligeable du « PIB du Bonheur » dénote une amorce d’apaisement. Il progresse de 1,7 % en seulement 2 trimestres, à comparer avec la progression annuelle du PIB classique de 1,3 % entre 2014 et 2015.
La proportion de Français heureux passe de 50 à 53 %, et on observe une progression non-négligeable du bonheur émotionnel entre le premier et le troisième trimestre sur les émotions positives : gratitude, rire, sourire et diminution des émotions négatives : inquiétude, tristesse, déprime, fatigue, stress, colère.
Le PIB du bonheur augmente simultanément à une moindre inquiétude de perdre ou de ne pas retrouver d’emploi, un sommeil moins agité, et une confiance qui renaît timidement.
En agrégeant 3 trimestres de mesure, le profil du Français heureux se précise : il s’agit d’un homme (pourtant historiquement moins heureux que les femmes depuis les années 1970), riche, diplômé, âgé, Breton, et non sympathisant du Front National. Les plus heureux représentent 19 % contre 4 % de plus malheureux, confirmant une fracture nationale du bonheur.
La comparaison des items les mieux notés aux moins bien notés suggère des Français encore repliés sur eux-mêmes ou leur environnement proche, et non engagés, ou peu confiants dans le collectif. Il attribue les meilleures notes à son lieu de vie, sa famille, ses soutiens proches, son propre chemin.
Et les pires notes à l’avenir du monde, la sécurité de l’emploi, la gratitude et la confiance envers l’autre.