Promulguée le 17 janvier 1975, la loi Veil autorisant l’interruption volontaire de grossesse (IVG) fête son cinquantenaire. Cette réforme historique, portée par Simone Veil, a marqué un tournant pour les droits des femmes, mais des obstacles subsistent encore aujourd’hui.
Il y a cinquante ans, Simone Veil, alors ministre de la Santé, défendait un texte controversé devant une Assemblée nationale largement masculine. Elle y faisait face à une hostilité manifeste, mais aussi à des soutiens discrets mais déterminants. Ce compromis, limité dans le temps et sans remboursement initial, ouvrait néanmoins la voie à une reconnaissance du droit des femmes à disposer de leur corps.
Depuis, la loi Veil a évolué. Pérennisée en 1979, elle a été suivie par la loi Roudy en 1982 qui imposait le remboursement par la Sécurité sociale. Le délit d’entrave à l’IVG, instauré en 1993 et renforcé ensuite, ainsi que l’allongement du délai légal à 14 semaines en 2022, témoignent de cette dynamique. En mars 2024, le droit à l’avortement a été inscrit dans la Constitution, une étape saluée comme une garantie supplémentaire face aux menaces persistantes, en France comme ailleurs.
Pourtant, des associations soulignent que l’accès à l’IVG reste parfois difficile, notamment dans certains territoires. Elles pointent un manque de moyens et de professionnels disponibles.
Appels à la réhabilitation des femmes condamnées
À l’occasion de cet anniversaire, les collectifs féministe, artistiques et politiques réclament la réhabilitation des femmes condamnées pour avortement avant 1975, ainsi que la reconnaissance des victimes des avortements clandestins. Dans une tribune, ces personnalités appellent à restaurer leur dignité et à inscrire leur combat dans l’histoire des droits des femmes.
Les hommages à Simone Veil se multiplient également. A Nice un hommage lui a été rendu au CUM ce matin. Une projection du film Simone, le voyage du siècle réalisé par Olivier Dahan a d’ailleurs eu lieu. En juin 2024, une sculpture à son effigie réalisée par Sissy Piana a été installé au Centre Universitaire Méditerranéen.
Cette commémoration résonne dans un contexte international marqué par des reculs des droits des femmes dans plusieurs pays. La France, malgré ses défis, continue de s’affirmer comme un bastion de ces libertés. Mais, comme le soulignait Simone Veil elle-même, « la vigilance reste de mise« .
