Le Conseil métropolitain de Nice Côte d’Azur a voté, ce jeudi 30 janvier 2025, son budget pour l’année à venir. Avec 109 voix pour sur 124 exprimées, ce budget s’inscrit dans une double logique : garantir une stabilité financière tout en maintenant une dynamique d’investissement stratégique.
Dans un contexte économique tendu, marqué par des finances publiques en difficulté, la Métropole a dû trouver un équilibre entre rigueur budgétaire et nécessité d’investir dans l’avenir. « Face au marasme économique qui règne, nous avons voulu voter rapidement ce budget métropolitain pour donner de la visibilité à nos concitoyens, à nos entreprises et à notre territoire », a déclaré Christian Estrosi, Président de la Métropole Nice Côte d’Azur.
L’investissement atteint ainsi 477,5 millions d’euros, avec 196 millions d’euros consacrés au budget principal. La fiscalité reste stable, sans augmentation d’impôt, et un effort de désendettement de 15 millions d’euros en 2024 permet de renforcer la soutenabilité financière de la collectivité.
Des priorités affirmées pour le territoire
Le budget 2025 reflète les priorités de la Métropole, avec une répartition des dépenses axée sur plusieurs grands chantiers :
- Transition écologique et énergétique : 76,6 millions d’euros
- Cohésion sociale et territoriale : 35,6 millions d’euros
- Attractivité économique : 30,6 millions d’euros
- Infrastructures : 149,7 millions d’euros
La modernisation des transports demeure un enjeu central, avec l’extension du tramway (ligne 4 vers Saint-Laurent-du-Var et Cagnes-sur-Mer, et étude de la ligne 5 vers L’Ariane, Saint-André-de-la-Roche, La Trinité et Drap). L’entretien des réseaux routiers et la modernisation des infrastructures environnementales figurent aussi parmi les priorités majeures.
Un budget de responsabilité et de solidarité
Dans une approche pragmatique, la Métropole entend également renforcer les dispositifs de solidarité. Une dotation de 10 millions d’euros est maintenue pour soutenir les communes du territoire. Par ailleurs, la réforme du Fond de Solidarité pour le Logement (FSL) vise à élargir l’accès aux aides pour les ménages en difficulté, avec un budget dédié de 2 millions d’euros. Les critères d’attribution sont assouplis, notamment pour les travailleurs précaires, et les démarches administratives simplifiées.
« Ce budget est un budget de responsabilité, qui défend l’essentiel : la qualité de nos services publics, notre résilience écologique, et la solidarité territoriale », a affirmé Christian Estrosi. Il a également rappelé l’engagement fort pour les territoires touchés par les intempéries, avec un plan d’investissement de 280 millions d’euros pour la reconstruction.
Un débat expédié, des critiques sur la gouvernance
Malgré l’importance du budget, son examen en Conseil métropolitain a été particulièrement rapide. En 1h10 seulement, Christian Estrosi a présenté les 19 délibérations, laissant peu de temps aux opposants pour s’exprimer. Une démarche critiquée par certains élus, dont Robert Injey, qui déplore un manque de débat et de concertation.
« 1h10 pour présenter un budget de plus d’1 milliard d’euros en fonctionnement, plus de 500 millions d’euros en investissement et 1,6 milliard d’euros d’endettement, c’est expédier à la va-vite un sujet fondamental, sans laisser place à un vrai échange », s’indigne Robert Injey. Selon lui, « année après année, la gouvernance de la Métropole, comme celle de la ville de Nice, devient de plus en plus caricaturale ».
Ce manque de débat inquiète les oppositions, notamment face à la volonté de Christian Estrosi de renforcer les pouvoirs des maires et des présidents de Métropoles. « Il y a urgence à redonner toute sa place au débat démocratique et à en finir avec les baronnies », alertent-ils.
Malgré ces critiques, le budget 2025 marque une volonté d’allier rigueur budgétaire et ambitions stratégiques, avec des investissements qui doivent structurer l’avenir du territoire tout en préservant un cadre fiscal stable.
