L’Alliance Écologique et Sociale 06 a adressé une lettre ouverte à Franck Goldnadel, président du directoire des Aéroports de la Côte d’Azur. Ce collectif regroupant plusieurs associations et syndicats souhaite un échange public sur l’extension du terminal 2.
Le projet d’extension de l’aéroport de Nice a reçu un avis favorable de la commission d’enquête publique le 21 janvier, publié le 7 février. Cette extension prévoit 25 000 mètres carrés supplémentaires avec six nouvelles salles d’embarquement et une salle de livraison des bagages. L’aéroport, qui a accueilli 14,8 millions de passagers en 2023, prévoit une mise en service partielle en 2025 et une finalisation début 2026.
Malgré cet avis positif, les opposants dénoncent une augmentation du trafic aérien et de la pollution. Ils estiment que le projet entraînera 30 000 vols supplémentaires par an, une hausse de 25 % de la pollution atmosphérique et 400 000 tonnes de CO2 en plus. L’étude d’impact environnemental a été jugée insuffisante par la cour d’appel administrative de Marseille en décembre 2023, ce qui a conduit à une nouvelle enquête publique. Les travaux, eux, n’ont jamais été suspendus.
Un débat nécessaire selon les opposants
Dans leur lettre ouverte, les membres de l’Alliance Écologique et Sociale 06 affirment que « la population locale, bien que concernée très directement, est mal informée, tant du projet lui-même que de ses impacts de tous ordres. » Ils demandent donc un échange avec la direction de l’aéroport, accessible au public et relayé par des médias locaux.
Le courrier rappelle que le rapport d’enquête publique souligne le manque d’information fourni aux habitants et aux acteurs locaux. L’Alliance insiste sur la nécessité d’un débat ouvert et factuel pour permettre à chacun de mesurer les conséquences du projet. Ils proposent également une rencontre en privé avec Franck Goldnadel afin d’aborder en profondeur les points de désaccord et d’explorer des alternatives possibles.
Le collectif ViVA!, également opposé au projet, souligne que l’agrandissement du terminal favorisera une augmentation des émissions de gaz à effet de serre et des nuisances sonores, impactant directement la qualité de vie des riverains. Ses membres dénoncent aussi un risque accru de submersion du site aéroportuaire en raison du changement climatique.
De son côté, la direction de l’aéroport assure que « les émissions de gaz à effet de serre seront inférieures à celles d’aujourd’hui de 11 % en raison de l’amélioration des infrastructures et des appareils toujours moins émissifs. »
Le préfet des Alpes-Maritimes doit prochainement se prononcer sur la régularisation du permis de construire. En dernier recours, la cour d’appel administrative de Marseille tranchera sur la poursuite ou non du projet.
