Entre photographie et architecture : une exposition qui interroge le regard

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L’exposition « Alimentation générale », présentée par Anne Favret et Patrick Manez, ne se contente pas d’accrocher des clichés urbains aux murs. Elle propose une réflexion sur l’architecture, la ville et notre façon de les percevoir. À travers une centaine de photographies, les artistes transforment la vision classique du paysage urbain. Visible à la Galerie du Forum d’Urbanisme et d’Architecture de Nice, elle se tient du 26 février au 6 juin 2025.

À première vue, on pourrait croire à une simple rétrospective photographique. Pourtant, comme l’explique Patrick Manez, « c’est une exposition d’architecture qui se sert de la photographie ». L’architecture peut sembler inaccessible, avec son vocabulaire technique et ses plans complexes. Ici, l’image prend le relais et raconte des histoires. Chaque bâtiment, chaque rue devient un témoignage de vie, de mémoire et de transformation urbaine.

Un voyage à travers l’Europe

Le parcours de l’exposition est construit comme un trajet ferroviaire. Chaque ville photographiée devient une station, reliée aux autres par des lignes visuelles. La scénographie, pensée par Marc Donnadieu et Orphée Grisoire-Pontieux, joue sur ces correspondances. Des arrêts thématiques ponctuent le parcours : graffitis, nature urbaine, contrastes architecturaux. Chaque pause invite à réfléchir sur un aspect particulier de la ville contemporaine.

Capturer l’ordinaire pour révéler l’essentiel

Les artistes privilégient les paysages urbains que l’on traverse sans les voir. « Nous photographies des rues anonymes, pas des monuments », confie Anne Favret. Le choix des villes suit une logique particulière : toutes commencent par la lettre B, clin d’œil au « plan B » de l’Europe. De Berlin à Birmingham, ces métropoles sont autant de témoignages des mutations de notre environnement.

Une invitation à observer autrement

L’exposition propose plusieurs niveaux de lecture. Les visiteurs peuvent se laisser porter par les images ou lire les textes qui les accompagnent. Philosophe, curatrice et universitaire en paysage ont chacun apporté leur interprétation. « L’important est d’abord de regarder les photos », rappelle Marc Donnadieu. « Ensuite, les textes viennent nourrir la réflexion, comme un dialogue entre différentes visions. »

Quand la photographie questionne la ville

Au-delà de l’esthétique, l’exposition interroge notre rapport à l’espace urbain. Les artistes travaillent avec une chambre photographique, une technique lente qui contraste avec l’instantanéité numérique. Ils captent la ville telle qu’elle est, hors des sentiers touristiques. « On veut s’arrêter sur ces lieux que personne ne regarde », explique Patrick Manez.

Cette approche rappelle que l’architecture est avant tout une affaire d’expérience et de perception. Comme le cinéma, elle est une part essentielle de notre culture. Une culture que cette exposition met en lumière avec sensibilité et intelligence.

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