La réforme de la tarification de l’eau inquiète les agriculteurs irrigants raccordés à l’eau potable. La sénatrice Dominique Estrosi Sassone alerte les autorités pour éviter des conséquences négatives sur l’agriculture locale.
Depuis le 1er janvier, la réforme de la tarification de l’eau est entrée en vigueur. Elle modifie les contributions des usagers en instaurant de nouvelles redevances et en supprimant certaines anciennes. Cette évolution vise à renforcer le principe du pollueur-payeur et à rééquilibrer les charges entre les différents consommateurs d’eau. Toutefois, ses conséquences inquiètent les agriculteurs irrigants raccordés à l’eau potable.
Face à ces préoccupations, la Sénatrice des Alpes-Maritimes, Dominique Estrosi Sassone, a interpellé la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, ainsi que le Directeur général de l’Agence de l’eau Rhône-Méditerranée, Nicolas Mourlon. Elle souhaite que des mesures soient prises rapidement pour éviter une déstabilisation des exploitations agricoles concernées.
La réforme entraîne la suppression de certaines redevances, comme celles sur la pollution domestique et la modernisation des réseaux de collecte. En parallèle, trois nouvelles contributions apparaissent : une sur la consommation d’eau potable et deux liées à la performance des réseaux. Certaines redevances existantes sont aussi adaptées, notamment celles portant sur la pollution non domestique et les prélèvements d’eau.
Les modalités précises de cette réforme ont été fixées par des décrets et arrêtés, publiés entre juillet et décembre 2024. Ceux-ci précisent les montants, les modalités d’application et la gestion des redevances supprimées. Toutefois, certaines mesures initialement prévues, comme la hausse des redevances pour l’irrigation agricole, ont été reportées sous la pression des acteurs concernés.
Une nécessité d’adaptation
Pour Dominique Estrosi Sassone, la réforme ne doit pas fragiliser l’agriculture locale. « Face aux lourdes conséquences que la réforme de la tarification de l’eau fait peser sur nos agriculteurs irrigants raccordés à l’eau potable et suite à l’adoption, par la FDSEA, d’une motion relative à l’impact de cette réforme sur l’agriculture maralpine, j’ai immédiatement saisi Madame la Ministre de l’Agriculture et Monsieur le Directeur général de l’Agence de l’eau Rhône-Méditerranée, afin qu’une action à court terme soit rapidement mise en œuvre dans le but d’assurer la pérennité des structures en danger », a-t-elle précisé dans un communiqué.
À plus long terme, la sénatrice des Alpes-Maritimes appelle à une adaptation des redevances en fonction des usages. Elle estime que la volonté de réformer la tarification ne doit pas mettre en péril des activités essentielles pour l’économie locale et la souveraineté alimentaire du pays.