Réduction des croisières : la CCI alerte sur les pertes économiques, Christian Estrosi se justifie

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Nice veut limiter les croisières dès 2025 pour réduire la pollution et protéger la santé publique. Malgré un impact économique, la Métropole souhaite privilégier un tourisme durable basé sur les grands événements.

Face à l’augmentation des émissions polluantes liées aux croisières, la Métropole Nice Côte d’Azur a décidé d’encadrer cette activité. Dès juillet 2025, des restrictions entreront en vigueur : limitation à 65 escales par an en rade de Villefranche-sur-Mer, un navire par jour, et une jauge de 2 500 passagers. Pour le port de Nice, la capacité maximale sera de 450 passagers par bateau.

Une étude réalisée par la CCI Nice Côte d’Azur chiffre les pertes économiques liées à ces mesures. En 2025, Villefranche-sur-Mer verrait son nombre de croisiéristes diminuer de 50 %, soit 78 581 passagers contre 157 314 initialement prévus. L’impact financier global est estimé à 7,5 millions d’euros, dont 4,2 millions de manque à gagner sur les dépenses des croisiéristes et 535 000 euros sur les taxes et redevances. Pour Nice, la baisse de fréquentation atteindrait 25 %, avec un impact évalué à 643 600 euros.

En 2026, les restrictions se renforceraient, avec une réduction de 75 % des passagers à Villefranche, portant l’impact économique à 14 millions d’euros. Pour Nice, la diminution serait de 24 %, avec un manque à gagner estimé à 1 million d’euros.

Un choix de modèle touristique

Christian Estrosi, maire de Nice, justifie ces mesures par l’urgence environnementale et sanitaire. Selon une étude d’ATMOSUD, les navires de croisière sont la première source d’émissions d’oxydes d’azote à Villefranche-sur-Mer, avec 48 tonnes par an, soit 71 % du total des émissions locales. Ces fumées touchent également Nice, Beaulieu-sur-Mer et Saint-Jean-Cap-Ferrat.

« L’étude de la CCI évalue les impacts économiques, mais elle ne prend pas en compte l’effet sur la qualité de l’air et la santé publique. Le prisme économique ne peut pas être le seul critère de décision », souligne Christian Estrosi.

Plutôt que de s’appuyer sur la croisière, la stratégie touristique de Nice repose sur l’accueil d’événements internationaux. Le Tour de France 2024 a généré 60 millions d’euros de retombées économiques. D’autres manifestations, comme la Coupe du Monde de rugby 2023 (148 millions d’euros), l’Ironman (22,5 millions d’euros) ou encore le Carnaval de Nice (35 millions d’euros), montrent une alternative viable à l’accueil des grands navires.

Avec ces mesures, la Métropole assume un choix de développement axé sur un tourisme plus durable et moins impactant pour l’environnement et les habitants.

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