Pierre-Alain Mannoni, 45 ans, enseignant-chercheur à la faculté de Nice Sophia Antipolis, avait été interpellé le 18 octobre à un péage près de Menton avec dans sa voiture trois érythréennes dont une mineure, toutes trois prises en charge dans un centre de colonie de vacances SNCF désaffecté et squatté au moment des faits par un collectif d’associations pour y abriter des érythréens.
Poursuivi en justice, le procureur avait dénoncé lors de l’audience une aide à l’immigration irrégulière.
La relaxe est totale. Le tribunal correctionnel a jugé qu’il avait agi « pour préserver leur dignité »
La loi prévoit, depuis 2012, l’immunité pour les passeurs qui ne sont pas rétribués et qui agissent si la vie des personnes recueillies est jugée en péril.
« Aujourd’hui en France, sachez-le, on a le droit d’héberger, on a le droit de nourrir, on a le droit de sauver des gens qui sont dans la détresse, on a le droit de les transporter chez soi lorsque les conditions sont nécessaires pour préserver leur dignité et leur intégrité physique », a réagi à sa sortie du palais de justice Pierre-Alain Mannoni.
Le président LR de la région Paca Christian Estrosi, qui a déjà plusieurs fois critiqué publiquement l’action des militants associatifs qui aident les migrants dans les Alpes-Maritimes, a pour sa part déploré la décision du tribunal: « Chaque fois que quelqu’un contrevient à la loi pour faciliter le passage de clandestins, c’est un mauvais message adressé à l’extérieur de nos frontières. »