L’info de la soirée, le biscuit repris par l’ensemble des médias est l’annonce d’une loi sur le service minimum. S’adressant à une foule de sympathisants, il lance : « Les députés que vous élirez dans quelques jours voteront au mois de juillet une loi-cadre sur le service minimum et en particulier dans les transports ». Il a repris la plupart des thèmes de la campagne pour les présidentielles : l’identité nationale, la peine plancher pour les multirécidivistes, la condamnation des mineurs coupables, la sécurité, l’université, l’égalité des chances, la parité homme-femme. Il est revenu sur la thématique du travail en rappelant l’objectif du plein emploi pour dans cinq ans et en accélérant la libération des heures supplémentaires : « Nous allons libérer les heures supplémentaires. A l’automne, tous ceux qui voudront travailler plus le pourront. C’est une révolution culturelle ! La valeur du travail est de retour en France. » Il veut tenir les engagements du mandat que lui a confié les Français : « j’en serais le garant. Les Français ne supportent plus les renoncements, les capitulations devant la pensée unique qui n’a réussi qu’à accroître les injustices et les inégalités qu’elle prétendait combattre. Nous allons avancer. Nous ne calerons pas en chemin. Personne ne nous fera renoncer au projet mis en œuvre pour lequel vous vous êtes si massivement prononcé. »
Il n’a pas oublié, et c’est de bonne guerre, de critiquer la réaction Parti Socialiste à propos des nominations gouvernementales : « La gauche jure le débauchage. Elle se déchaîne sur ses propres amis d’hier. Elle traite en pestiférés ceux qu’elle encensait il y a encore quelques semaines. Il y a un mois, le Parti Socialiste proposait de gouverner avec un centre et aujourd’hui il insulte tous ceux qui ont eu le courage de nous rejoindre ». Une phrase qui a du plaire à Rudy Salles, présent à la tribune, ancien Bayrouiste et qui est désormais candidat de la majorité présidentielle dans la 2ème circonscription des Alpes-Maritimes. François Fillon poursuit en ironisant : « Ce qui était une bonne idée hier quand elle venait de la gauche est désormais une manœuvre et une hérésie quand elle vient de la droite.» Il n’a pas oublié non plus de critiquer Jacques Chirac pour un peu plus se démarquer de l’ancien quinquennat : « La gauche, pour gagner les législatives, attendait qu’on fasse comme avant et qu’on répète les mêmes tactiques. Elle attendait une vieille droite crispée et dramatique. Elle découvre une droite moderne et sûre d’elle-même capable de rassembler tous les Français quelque soit leur sensibilité politique […] Il n’y a plus d’un côté le Président de la République qui ne s’exprime que le 14 juillet et le 31 décembre et le Premier Ministre qui gouverne tous les jours. Il y a désormais un patron qui avec son Premier Ministre s’engage et assume la direction du pays ». Les mots ne plairont sans doute pas aux syndicats qui assimileront la France de Nicolas Sarkozy avec une grande entreprise.
François Fillon s’appuie sur des symboles pour insister sur les nouveautés : les fréquents joggings et la nomination de Rachida Dati. Il s’est aussi amusé avec Christian Estrosi de leur passion commune des courses motorisées en voiture pour le Premier Ministre en moto pour le Président du Conseil Général des Alpes-Maritimes : « Avec Nicolas Sarkozy, nous devons, Christian Estrosi et moi, réapprendre à conduire. Nicolas me dit de faire la campagne à fond et au deuxième tour d’accélérer. » La course aux voix est donc lancée. Au Théâtre de Verdure de Nice, on sentait une grande confiance des militants, des candidats et de François Fillon. Une confiance légitime puisque les résultats des présidentielles ont confirmé que les Alpes-Maritimes étaient une terre umpienne. Il reste donc à Eric Ciotti (1ère circonscription), Muriel Marland-Militello (2ème), Rudy Salles (3ème), Jean-Claude Guibal (4ème), Christian Estrosi (5ème), Lionnel Luca (6ème), Jean Léonetti (7ème), Bernard Brochand (8ème) et Michèle Tabarot (9ème) à surfer sur la vague Nicolas Sarkozy.