Amnesty International Alpes Maritimes, par son président Jacques-Noël Bouttefeux-Leclerq, a présenté le rapport annuel de l’association.
Dans son rapport annuel, l’ONG dénonce des « discours déshumanisants » et « l’adoption de mesures et de lois qui bafouent de manière systématique et inquiétante les droits de l’Homme » dans le monde.
De quoi revenir sur les grosses problématiques de l’année 2016 et sur les projets pour 2017.
« Les responsables politiques n’hésitent pas à piétiner les droits humains, de facto ils rendent le monde plus dangereux. » Tels sont les mots du secrétaire général d’Amnesty International Salil Shetty.
Aujourd’hui, la grosse problématique découle de la Syrie, et de la crise des réfugiés. Amnesty relève l’inaction des États, notamment lors des sommets des Nations-Unies, face à l’aggravation de cette crise.
Toujours chez les dirigeants, nombre d’entres eux mettent en danger les Droits de l’Homme, notamment le duo Syrie/Russie à Alep, sombre épisode très peu relevé dans le monde occidental, où il y a une totale impunité envers Bachar Al-Assad ou Vladimir Poutine.
Le groupe Amnesty a découvert sur place une prison où 10.000 détenus syriens étaient torturés et exécutés à l’image de Guantanamo. Le coup d’État raté en Turquie a permis au président Erdogan d’enfermer près de 100.000 fonctionnaires et journalistes turcs, et de continuer sans pression ces attaques à l’encontre des Kurdes.
Le président des États-Unis, Donald Trump, diabolise ses ressortissants musulmans et empêche tout passage des Mexicains vers les États-Unis. Quant aux Philippines, Rodrigo Duterte, de part sa politique « anti-drogues, » attaque lui finalement les populations les plus pauvres de son pays.
Pour Amnesty, l’année 2015 a été une année noire pour les droits humains. Et 2016 l’a été encore plus. De nouvelles technologies entrent également en jeu. Face aux menaces terroristes, des pays comme les États-Unis ou la France ont eu des réactions beaucoup trop brutales de surveillance et de sécurité parfois liberticides. La cyber-surveillance de masse peut alors passer à travers les mailles du filet.
La France entre dans ces considérations. Amnesty International lutte contre les excès sécuritaires et estime que les lois françaises sont suffisantes pour combattre le terrorisme que subissent le pays, sans avoir besoin d’en rajouter par un État d’Urgence arbitraire, qui a été prolongé pour la quatrième fois. Concernant les réfugiés, c’est à la justice de faire son travail, et pas à la police seule. L’association prend l’exemple des migrants qui passe dans la vallée de la Roya et qui sont reconduits à la frontière italienne par les forces de l’ordre, en passant outre les procédures. Ne leur laissant pas le temps de demander l’asile.
Amnesty International espère, pour 2017, un changement radical du comportement des dirigeants mondiaux face à la nature et à la gravité des conflits. Ils espèrent que les Nations-Unies retrouvent un leadership dans la lutte pour les Droits de l’Homme dans le monde. Mais aussi une application stricte du traité de régulation du commerce des armes. Et bien sûr défendre la liberté d’expression et lutter contre la diabolisation des populations.