Ce film raconte une histoire vraie: Katherine Johnson. Mary Jackson. Dorothy Vaughan, ces trois noms ne sont pas restés associés dans l’imaginaire collectif à la conquête spatiale américaine. Et pourtant…
Le film de Theodore Melfi leur rend un hommage plus que mérité, déployant tout le savoir-faire du cinéma américain tombe dans les lieux communs et cherche à créer un effet spectacle , quitte à banaliser une belle histoire pour la rendre populaire.
C’est l’histoire de ces femmes extrêmement intelligentes, courageuses et volontaires qui fait le sel de ce film édifiant, où la lutte pour les droits civiques vient se mêler à l’épopée technologique pour montrer comment peu à peu s’abattent les préjugés.
Ces trois noms se sont imposés au fil des décennies dans l’univers de la Nasa. Femmes dans un monde d’hommes, noires dans un monde de blancs, Katherine, Mary et Dorothy ont joué un rôle éminent dans la course à laquelle se livraient l’URSS et les États-Unis dans les années 1950 et 1960 pour envoyer des hommes en orbite autour de la terre.
Affectées dans un service de calcul exclusivement composé de gens de couleur, reléguées dans un bâtiment à part, sous-payées, ces brillantes scientifiques du centre de recherche de Langley étaient encore confrontées aux lois ségrégationnistes de la Virginie de l’époque.
Katherine Johnson eut à endurer bien des brimades avant d’être reconnue à sa juste valeur et de gagner la confiance de ses supérieurs et de s’imposer au fil des ans. Mathématicienne et physicienne, spécialiste de la navigation spatiale, elle a participé aux missions Mercury, Appolo (vers la Lune) et aux différents programmes de la navette spatiale. Elle a reçu en 2015, à 98 ans, la médaille présidentielle de la Liberté, décernée par Barack Obama.
Mary Jackson devint la première femme ingénieur en aéronautique aux États-Unis, après avoir dû batailler au tribunal pour obtenir le droit de suivre des cours du soir dans un établissement réservé aux Blancs.
Un peu plus âgée, Dorothy Vaughan, qui s’était elle-même perfectionnée pour maîtriser le langage naissant de l’informatique – le Fortran, qui allait jouer un rôle essentiel dans la rapidité des calculs – devint la première femme cadre de la NASA.