La visite du Président de la République était également politique à quelques heures du second tour des élections législatives. Dans la première circonscription des Alpes-Maritimes, par sa seule présence, Nicolas Sarkozy a soutenu le candidat UMP Eric Ciotti en ballottage favorable face à Patrick Allemand (PS). Il se murmure dans les couloirs politico-politiciens que Nicolas Sarkozy et Christian Estrosi avaient parié sur un score plus faible d’Eric Ciotti et sur une position défavorable de celui-ci. Avec ce cas de figure, la venue du Président de la République eût été décisive. Bla-bla politique. Nicolas Sarkozy était surtout dans la capitale du département qui lui a donné le plus de voix. Autant que son programme éducatif, sa tournée azuréenne récompensait ses électeurs.
Il est fréquent que les Présidents de la République se déplacent sur la Côte d’Azur. Cette visite de Nicolas Sarkozy résonne comme un symbole car elle se situe dès le début de son mandat. Il y avait foule en fin d’après midi devant le portail du Collège Port Lympia. Tout le monde attendait la sortie du Président de la République. Les tireurs d’élite sur les toits jouent les vigies. Les responsables de la sécurité s’appliquent à contenir les badauds. C’est l’événement ! On attend, papote, plaisante, transpire, affûte les appareils photos et téléphones portables. « Moi j’ai amené son livre Témoignages. Je rêve qu’il me le signe », espère l’une, « je veux juste lui dire que je crois en lui », assure l’autre, « moi je jeux lui serrer la main comme je l’ai fait avant avec Jacques Chirac, François Mitterrand et Valery Giscard d’Estaing », souhaite ce sexagénaire. Aucun ne verra son rêve exaucé. L’agitation est à son paroxysme. Nicolas Sarkozy sort de l’établissement. Des collégiens s’amusent à crier « Ségolène ! Ségolène ! ». Très vite couverts par des militants ou sympathisant scandant « Nicolas ! Nicolas ! ». Le Président de la République ne s’attarde pas. Il serre quelques mains puis s’engouffre dans sa voiture. La foule se disperse. On entend ici et là : « on verra mieux ce soir à la télé ».