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22 novembre 2024

Il y a le temps de la parole et celui du silence

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L’histoire est belle mais un peu laissant : entre une personne aux bons sentiments mais qui est en train de se prendre pour un Saint-Sébastien ( quelqu’un devrait lui dire que les bonnes actions n’ont pas nécessairement besoin des caméras de télévision ) et un homme politique important mais qui se croit obligé de dire la sienne même s’il n’y a qu’une mouche qui vole, il y le risque de plus en finir.

Pourtant on est en carême , un temps de conversion (jeûne, abstinence et pénitence) qui peut s’appliquer aussi à la parole.

Il est urgent de revenir au bon comportement …et au silence!


Pierre-Alain Mannoni, un chercheur de Nice avait été relaxé le 6 janvier d’aide au séjour et au transport d’étrangers en situation irrégulière. Il porte maintenant plainte en diffamation contre Christian Estrosi pour des propos tenus sur Facebook.

5.000 euros de dommages et intérêts, c’est ce que réclame cet enseignant-chercheur au président de la région Paca et premier adjoint à la ville de Nice. Il vise des propos tenus par l’élu des Républicains sur sa page Facebook le jour-même de la relaxe le 6 janvier dernier.

Chrisitian Estrosi estimait notamment dans son post Facebook que M. Mannoni « défie la République », qu’il favorise « le travail des passeurs » et qu’il a « potentiellement mis en danger la sécurité des Français ».

« M. Estrosi m’accuse d’avoir fait entrer des étrangers sur le territoire français alors que cela ne m’a jamais été reproché, il dit que je suis coupable et hors-la-loi alors que j’ai été innocenté », explique également M. Mannoni. « La justice subit aujourd’hui des attaques violentes de la part des politiques, M. Estrosi se place en juge, mais la justice est indépendante et c’est le pilier de notre démocratie », note aussi M. Mannoni.

Interpellé le 18 octobre à un péage autoroutier près de Menton avec trois Erythréennes à bord de son véhicule qu’il convoyait de la vallée de la Roya jusqu’à son domicile de Nice, M. Mannoni avait bénéficié devant le tribunal correctionnel de Nice de l’immunité qui s’applique lorsqu’il est reconnu que l’aide aux étrangers est effectuée pour préserver la dignité de ces derniers.

Le parquet, qui avait requis six mois d’emprisonnement avec sursis, a fait appel de cette décision. M. Mannoni sera jugé le 26 juin devant la cour d’appel d’Aix-en-Provence.

Contacté par l’AFP, M. Estrosi a indiqué réaffirmer que « lorsqu’on transgresse nos lois en étant un passeur, on doit être sanctionné », jugeant « ahurissant qu’en plus de ne pas respecter la loi, M. Mannoni cherche, en déposant des plaintes, à se faire une notoriété et laisser penser que son militantisme illégal est un acte héroïque. »

La date de l’audience n’a pas encore été fixée.

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