Digne est la ville aux deux cathédrales : saint Jérôme et Notre Dame du Bourg. C’est à elle que nous allons nous intéresser. Elle est la plus ancienne.
Des fouilles ont permis de mettre à jour des soubassements d’une église des V° et VI° siècles. Des aménagements à l’époque carolingienne furent réalisés. Plus tard aux XI° et XII° siècles, le clocher et suite à un incendie on reconstruit la cathédrale.
De la fin du XII° au début du XIII° le nouvel édifice est érigé. Des Bulles papales : 1180,1184 et 1221 attestent de la construction d’une importante église. Notre Dame du Bourg fut consacrée le 15 juillet 1330 par l’évêque Elzear de Villeneuve. Cinq ans plus tard ce même prélat fait ajouter une chapelle dédié à saint Elzear, rompant l’équilibre de la croix latine. C’est aujourd’hui la sacristie.
Au XIV° siècle l’installation de sépultures va rehausser le sol de la cathédrale. Les troubles des guerres de religions et l’éloignement de Notre Dame du Bourg vont la faire peu à peu délaisser par les fidèles. On construit alors saint Jérôme sur la butte saint Charles tout à côté de l’évêché. Sa construction se fera de 1490 à 1510 sous la direction de l’évêque Antoine de Guiramand.
Notre Dame du Bourg n’est pourtant pas abandonnée. Le philosophe mathématicien Pierre Gassendi (1592-1655) dans son ouvrage sur Digne au XVII° précise que l’ancienne cathédrale sert toujours au culte. De nombreux travaux vont la restaurer et les derniers à la fin du XX° siècle lui ont rendu son lustre d’antan.
Cette cathédrale est un très bel exemple de l’architecture Romane. Un des évêques de Digne ayant participé à sa réalisation eut une influence déterminante sur son architecture. Monseigneur Guigues de Revel en 1184, issu de l’ordre de Chalais, proche des Cisterciens, imposa notamment un chevet plat et un transept.
Comme la plupart des édifices construits sur plusieurs siècles, Notre Dame du Bourg débute avec l’art roman et laisse apparaître certaines formes de l’art gothique. Cette cathédrale aux portes de Digne est déjà dans la campagne et c’est un de ses charmes.
Thierry Jan