Cela fait quelques mois qu’un blog fait parler de lui sur la toile niçoise.
Son nom : https://nissa2008.canalblog.com.
C’est à peu près tout ce que l’on sait car l’auteur de ce nouveau site qui se veut être « une chronique engagée des futures élections municipales de Nice » a tenu a rester anonyme sous couvert d’un pseudo à consonance locale : Garibaldo.
De même que Catherine de Médicis, le (ou la) candidat mystère des prochaines élections présidentielles françaises, Garibaldo, qui est l’un des intervenants réguliers de Nice Première, reste un secret pour pas mal de personnes qui se posent la même question : Mais qui se cache derrière cette identité ?
C’est virtuellement que Nice Première a interviewé Garibaldo – que nous tenons à remercier pour sa spontanéité et ses interventions sur notre portail d’informations – qui a accepté de répondre à quelques questions sur son initiative en donnant même quelques indications sur sa véritable identité.
A votre avis, qui se cache derrière Garibaldo ?
Nice Première : Garibaldo, qu’est le blog Nissa 2008 ?
Garibaldo : A la fois, au départ, un coup de colère et un geste inconsidéré car je n’avais pas mesuré le temps que prendrait la tenue des engagements que je m’étais fixé.
C’est d’ailleurs la raison pour laquelle j’ai accueilli Ménica à bras ouverts lorsqu’il a accepté de me rejoindre.
La démocratie et son corollaire la liberté d’information ne s’usent que si l’on ne s’en sert pas. J’ai donc essayé d’ouvrir un espace de débat, clairement engagé à gauche, échappant aux notables et aux dirigeants, aux communiqués de presse et à la langue de bois. Ceci dit, c’est loin d’être gagné et si la fréquentation du blog est en hausse constante, nous mesurons, Ménica et moi, le chemin qui reste à parcourir pour approcher cet objectif. Le risque étant de servir de tribune à quelques tribuns ou à des « empaillades » entre militants chevronnés.
Nous pensons qu’il n’y a pas de fatalité à ce que la politique soit terne, crispée, « officielle », et, pour parler vrai, chiante. Nous essayons d’aborder des thèmes de fond et des sujets plus légers, avec un ton quelquefois sérieux, quelquefois plus souriant. Nous nous bornons, avec nos subjectivités, à essayer de rassembler ce qui est épars pour fabriquer quelques étincelles, en évitant soigneusement, comme ne l’a pas fait Nicolas Sarkozy, qu’elles déclenchent des incendies.
NP : Pourquoi gardez-vous l’anonymat ?
G : Pour ne point être reconnu. Plus sérieusement, notre anonymat – Ménica et moi – permet que nos amis et connaissances de tous bords (dont très peu sont au courant et nous informent sciemment) nous parlent franchement. Cela nous permet un croisement et une distanciation dont nous pouvons alors proposer les synthèses à nos visiteurs. Dit comme cela, cela peut paraître franchement hypocrite, voire cynique, et c’est un risque. Nous le contournons en évitant de parler de ce qui pourrait leur porter tort ou de ce qu’ils nous livrent sous le sceau de la discrétion ou du silence.
L’anonymat nous permet aussi de nous libérer de nos appartenances philosophiques, politiques, syndicales et professionnelles, sans crainte de retours de bâton, surtout professionnels.
Enfin nous pensons, et cela semble partagé par la plupart des intervenants du blog qui utilisent des pseudo, que l’anonymat facilite les débats, au moins sur un espace virtuel, …avec toutes les dérives d’outrances qui deviennent alors possibles, mais auxquelles nous veillons.
NP : A votre avis quel sera le candidat de gauche aux prochaines municipales niçoises ?
G : Si vous parlez de la tête de la liste de gauche aux prochaines municipales, le résultat local du vote des motions du PS semble conforter Patrick Allemand et disqualifier Jean-François Knecht.
Reste que Patrick Mottard, bien discret ces temps-ci, n’a vraisemblablement pas dit son dernier mot. La gauche a besoin, à la fois d’un homme (en son sens générique) de contact, d’un homme de dossier et d’un rassembleur pour la mener aux Municipales. Chacun des deux Patrick a ses qualités et se défauts, les socialistes trancheront.
NP : Quels sont vos commentaires sur le résultat de la soirée électorale de mercredi ?
G : Ils étaient sur mon blog dès minuit cinq. La soirée, à laquelle j’ai assisté un court moment, s’est passée sans problèmes majeur, un peu crispée mais sans tension particulière.
Elle n’est, en ce qui concerne les enjeux locaux, qu’une première étape. La deuxième, aussi déterminante pour la suite du feuilleton des Municipales, est dans quinze jours, et désignera le « patron » socialiste du département. Une alliance entre NPS et les tenants de la motion Fabius pourrait évincer Patrick Allemand qui ne dispose que d’une majorité relative.
Elle me semble improbable du fait des inimitiés fortes qui existent entre certains leaders de ces deux courants.
NP : Quels sont les sites web locaux que vous consultez régulièrement et qu’en pensez-vous ?
G : Tous ceux que j’ai mis en lien, avec une fréquence plus élevée pour ceux qui traitent de l’actualité locale, Nice-Première étant du nombre. Ceci dit, j’en visite beaucoup d’autres moins régulièrement car ils sont peu actualisés (notamment la plupart des sites politiques locaux) ou plus éloignés de l’objet de ce blog.
Sans flagornerie, je visite Nice-Première depuis les temps d’Info-Nice et je suis heureux que, même dans des conditions financières pas toujours faciles, vous puissiez continuer à nous proposer une information généraliste en-ligne de qualité.
NP : Votre avis sur www.nice.fr ?
G : Hélas à l’image de notre Maire : froid et hautain. Ceci dit, on y trouve en cherchant bien (mais ce n’est pas toujours facile), quelquefois des informations intéressantes.
Je rêve de ce que pourrait être un tel site s’il était porté par le souci d’une information et d’une participation citoyennes, dans le cadre d’une politique numérique ambitieuse.
Je crois savoir que des gens de l’opposition y travaillent. Enfin, peut-être d’ici quelques années…
NP : Et si vous deviez donner un indice sur votre identité ?
G : Allez, je vais vous le dire : je suis un homme, hétérosexuel, sans religion déclarée mais aux appartenances multiples.
Ménica, quant à lui, répond à trois de ces quatres qualificatifs.
En fait j’aspire à n’être qu’un citoyen lambda, parmi une foule d’autres qui se préoccupent de la chose publique. N’est ce pas cela la vraie démocratie ?
Franck Viano
