Cette élection a mis en évidence le clivage entre les deux lignes politiques du parti Les Républicains : celle, populaire-sociale, incarnée par Christian Estrosi et celle clérico-identitaire portés par Eric Ciotti.
Le premier se veut dans une démarche constructive, vers la politique réformiste d’Emmanuel Macron et son gouvernement ; l’autre se positionne en opposant, sans concession.
Un autre motif de clivage est leur rapport vis-à-vis du Front national : si Christian Estrosi est pour une lutte sans faille, le futur ex-président du Conseil Départemental est lui, plus nuancé et n’est pas contre à s’identifier avec l’électorat frontiste, dans certaines revendications de celui-ci (immigration, sécurité).
Les deux hommes forts de la droite locale s’opposent aussi sur le plan personnel et ne masquent plus leurs divergences
Christian Estrosi, très critique, a demandé ce dimanche « un débat sur la ligne du parti, sur ses valeurs et sur la confiance à apporter au gouvernement (…) dès demain » après la « plus lourde défaite » de son parti.
« Depuis des semaines, avec certains, nous alertons la direction LR, sur l’échec programmé de la stratégie. Nous n’avons pas été entendus, nous en payons le prix », a-t-il ajouter » affirme lors de la réunion publique de la soirée électorale, sa pupille Marine Brenier.
Un peu plus d’un kilomètre plus loin, celui qui est désormais son rival fêtait sa victoire devant ses soutiens : « Ce soir, je fais la démonstration que la victoire est possible sans compromission »
Et d’ajouter « Notre famille politique subit une défaite, dont il faudra tirer toutes les conséquences. Le temps de la clarification et de la refondation viendra et j’y prendrai toute ma part ».
Avant de prononcer une phrase sibylline : » Ceux qui par leur comportement nous ont fait perdre des députés n’ont plus leur place dans notre famille ».
Sur le fond, ses soutiens scandaient « mairie, mairie ».
La campagne des municipales de 2020 a déjà commencée ?
par Paternoster
