La galerie Lympia, rénovée par le Conseil Départemental , présente jusqu’au 15 octobre, une exposition sur Alberto Giacometti, et plus particulièrement sur les dernières années de sa vie, de 1960 à sa mort en 1966.
Comme s’il le présentait, opéré d’un cancer en 1963, l’artiste accélère sa production et son œuvre. Il y a ses modèles fétiches : sa femme, son frère, sa maîtresse et un ami photographe.
C’est ce Giacometti celui du crépuscule de sa vie qui nous est présenté à travers une cinquantaine d’œuvres. Le visiteur découvrira un artiste, un plasticien dans son intimité. Ses œuvres : dessins, sculptures, peintures, lithographies de Paris, la côte d’azur où Giacometti venait rendre visite à son éditeur à saint Jean Cap Ferrat.
L’œuvre ultime, mais y a-t-il pour un artiste une œuvre ultime ? Pour y répondre laissons Giacometti nous expliquer le monde : « On peut comparer le monde à un bloc de cristal aux facettes innombrables. » C’est cette démarche à laquelle nous invite cette exposition.
Giacometti est né dans un village de la Suisse italienne en 1901. Son père est lui-même un artiste impressionniste. Très jeune, à peine âgé de dix ans il se met au dessin. Paris a toujours été un aimant pour les artistes, Giacometti y arrive en 1922 où il rencontre Cocteau, Picasso, Sartre, Simone de Beauvoir. On a compris qu’il se retrouve rive gauche. Avec la guerre Giacometti citoyen Suisse retourne dans son pays en 1941.
Après la libération, revenue à Paris, il connait la consécration en 1948. Nous arrivons à notre sujet : l’œuvre ultime. Nous partageons les dernières années de Giacometti dont le temps est compté. Va-t-il pouvoir achever son travail ? C’est une véritable angoisse pour l’artiste. Giacometti meurt le 11 janvier 1966 à l’hôpital de Coire en Suisse.
Ces personnages filiformes, sans visages vraiment décrits, élancés et défiants les lois de la gravitation en s’élançant à la conquête des espaces éthérés, donnent à l’homme une autre dimension. D’une certaine façon il a traversé le miroir et vaincu le temps. Giacometti a réussi à faire un homme de pierre sans le pétrifier.
C’est là son génie. Ses sculptures sont débarrassées de la lourdeur de la pierre. On peut le dire : Giacometti a vaincu le temps en le redimensionnant.
Thierry Jan