Il y a soixante-quinze ans, le 16 juillet 1942 et les jours suivants, à la demande des Allemands, plus de 13 000 juifs – dont 4 115 enfants – sont arrêtés à leur domicile à Paris et en banlieue, par 9 000 fonctionnaires français.
Le 22 juillet, elles sont évacuées vers les camps de Drancy, Pithiviers et de Beaune-la-Rolande puis envoyées en camps d’extermination. Quelques dizaines d’adultes seulement survivront.
Instituée par le décret n° 93-150 du 3 février 1993 et la Loi n° 2000-644 du 10 juillet 2000, cette journée donne lieu chaque année à une cérémonie commémorative dans le square des Martyrs juifs du Vélodrome d’Hiver, à Paris (XVe), devant le monument érigé à proximité de l’ancien emplacement du Vélodrome.
Le Président de la République y a pris part en présence du Premier Ministre d’Israel Benjamin Netanyahou et a confirmé la reconnaissance de la responsabilité de la France pour cet acte abject comme l’avait fait en premier le président Chirac en 2007.
A Nice, ce fut le 31 août, qu’un train avec à bord 554 personnes, dont 42 enfants, quitta le quai n° 1 de la gare en destination du camp d’Auschwitz.
Au total, dans les années 1943 et 1944, 3 612 juifs (dont 300 enfants) furent déportés. Que 3% d’eux survécurent.
Parmi eux, Simone Jacob et sa famille dont les portraits ornèrent la plaque commémorative en cette journée de mémoire célébrée par les autorités civiles de l’Etat et associatives et religieuses de la communauté juive et franco-israélienne de Nice et sa région en présence d’une assistance nombreuse et recueillie.
Le préfet Leclerc donna lecture du message officiel du Gouvernement.
Un moment de vive émotion fut l’allumage de 6 bougies en souvenir des 6 millions de morts de la Shoah par des survivantes des camps de la mort, le fils d’une disparue et les représentants de l’association d’amitié judéo-musulmane. Des gestes d’une belle valeur symbolique.
Les prières des rabbins accompagnèrent la cérémonie dont la signification est dans la mémoire de la Nation, ce qui a rendu hors sujet les allocutions du maire de Nice Christian Estrosi et du président du Conseil départemental Eric Ciotti.
La contrition s’exprime dans le silence et non pas dans une effluve de paroles.