Accueilli par Jacques Roccaserra, sénateur des Bouches du Rhône, et accompagné de Gilles Artigues, Corinne Lepage et Jean-Luc Bennahmias, François Bayrou a fait une entrée triomphale dans la salle du CMCI, trop petite pour accueillir les centaines de militants et adhérents MoDem venus de toute la région PACA, Nice et le 06 étant fort bien représentés!
Durant plus d’une heure, le leader du parti orange s’est adressé à l’auditoire captivé, faisant le bilan des élections passées « une extraordinaire aventure et des choses pas faciles à vivre », mais surtout positionnant le MoDem et envisageant l’avenir.
« On n’est pas passé loin » de l’emporter a redit François Bayrou, et ce malgré un scepticisme des partis traditionnels comme des médias.
Sur l exercice présent du pouvoir, si François Bayrou souhaite, comme tout citoyen que Nicolas Sarkozy réussisse, il le désapprouve sur bien des points: le rassemblement que le chef de l’UDF préconisait n’a rien à voir avec le « débauchage » pratiqué par l’actuel président, « l’idée qui était la nôtre était qu’on puisse travailler ensemble ».
Le leader du Modem s’en prend aussi à l’hyper concentration des pouvoirs: « ce n’est pas un bon choix…on le verra! » et naturellement aux options budgétaires, celle de laisser filer la dette, de faire « des cadeaux fiscaux aux plus favorisés larga manu …C’est une faute pour les générations à venir. »
Pour autant François Bayrou se réserve le droit d’approuver ce qui lui semble positif, la suppression des droits de succession entre époux, par exemple. « Nous sommes en situation de vigilance et de liberté » conclut-il sur le sujet.
Sur le score réalisé aux législatives, François Bayrou déplore le mode de scrutin « injuste ».
Quoi qu’il en soit, l’ambiance est à l’optimisme, car le MoDem précise-t-il, est le seul parti à proposer une alternative, l’UMP ne servant que de courroie de transmission à l’Elysée, le PS ayant verrouillé tout débat de fond, et N. Sarkozy ayant créé un véritable désarroi dans ses rangs.
Les valeurs du vivre ensemble
Tout (« la maison ») reste donc à construire, et sur des valeurs différentes,en plaçant l’homme et non le capital au centre de tout, économie, écologie… et en prenant en compte mondialisation et triomphe du capitalisme financier contre lequel il faut développer une capacité de résistance.
Sur la construction du MoDem, François Bayrou insiste sur la nécessité de se donner des règles, une charte éthique de comportement… »pour vivre ensemble dans cette maison », qui accueille des anciens de l’UDF comme de nouveaux adhérents au MoDem. Les statuts devraient garantir à tous que chacun sera reconnu en tant que tel. François Bayrou exclut toute idée de chapelle ou de courant et appelle les militants à dépenser leur énergie vers l’extérieur. Avec la priorité des échéances électorales, municipales et cantonales, puis l’année d’après, européennes.
Le MoDem, dit il, devra être présent partout où c’est possible. Et « donner une autre image que les deux partis traditionnels et épuisés », conclut-il avant de donner le micro à la salle.
Avec toujours beaucoup d’émotion, l’auditoire abordera des sujets tels que la concentration des pouvoirs, de l’adhésion de la Turquie à l’UE, question qui appelle réflexion.
Un pré-adhérent demande des garanties -et les obtient- sur les engagements pris pendant la campagne.Et le mot de la fin sera axé sur la notion de démocratie.
Une notion plus exigeante que celle communément répandue, qui consiste à penser qu’un peuple peut être placé par ses dirigeants en position de responsabilité. Reposant sur un peuple « informé et réfléchissant », conscience et responsabilité étant les deux mamelles de la citoyenneté.
La séance aurait dû s’achever là, mais François Bayrou demande à la salle de reprendre place, à la demande d’une dame lui faisant remarquer que le reste de la tribune ne s’est pas exprimé.
Corinne Lepage souligne que le MoDem est le mieux à même de répondre à toutes les questions qui sont devant nous.Gilles Artigues, malgré sa récente défaite, s’enorgueillit d’avoir été cohérent et se dit ravi de tant de joie et d’enthousiasme.
Quant à Jean-Luc Bennahmias, quittant les verts pour se rallier au MoDem, il exprime son accord à 100% sur tout ce qui a été dit.Moins pessimiste sur l’intérêt des grands médias, qui, avec le succès, seront au rendez-vous.
Il faudra à François Bayrou près d’une heure pour regagner son véhicule après avoir reçu les témoignages enthousiastes et confiants, serré de nombreuses mains et satisfait ses admiratrices par les bises distribuées généreusement…