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22 novembre 2024

« Un tram nommé désir » au Conseil Métropolitain

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Dire que cette séance restera dans les annales, non.

Beaucoup de délibération de routine et des débats assez ternes. D’autre part, quand la majorité est écrasante, il ne peut pas y avoir de suspense. Quant à l’opposition, minoritaire par définition , que peut-elle faire pour exercer son rôle sinon s’opposer ?

Apparemment, même le président Estrosi, d’ordinaire plutôt réactif aux critiques , a bien compris qu’il vaut mieux lâcher la bride…pour avoir des débats apaisés ou chacun joue son rôle.

Et ce n’est pas plus mal!


Le point central ( en fait, final) de la matinée a été la discussion sur les allocations budgétaires des lignes 2 et 3 que , d’après les oppositions, pouvaient « cacher » des dérapages des coûts, le jeu « des plus et des moins » entraînant le doute.

En fait, dans un chantier si complexe, certaines dépenses résultent inférieures à celles prévues ( c’est la cas du foncier et de la réalisation de l’ouvrage, d’autres plus importantes, tel l’étanchéité des stations ).

Cette hypothèse a été formellement démentie par Philippe Pradal qui a réaffirmé que le coût global sera celui prévu : 721 millions pour la ligne 2, 56 millions pour la ligne 3.*

Face aux interventions critiques de l’opposition ( Allemand, Aral, Arnautu, Bettati) , le président Estrosi a stigmatisé le « caractère politique du débat pour une délibération technique ».

En fait, cette délibération est présentée comme une simple modification d’affectation dans un souci de meilleure lisibilité par rapport au phasage des travaux et à l’intégration de l’AP ligne 3 dans celle de la L2.

Mais Patrick Allemand a une autre lecture : « Elle traduit votre goût immodéré pour la provocation. A quel niçois allez-vous faire croire que la globalité du projet, compte tenu des aléas qui ont été rencontrés, ne coûtera pas un centime de plus puisque vous retombez à l’euro près au même total.

Plus facétieux Philippe Pradal, le prestidigitateur des chiffres selon Patrick Allemand, a donné une autre explication: « l’opposition voudrait tellement que ce tramway dérape avant même d’être mis en service … ».

En fin de compte, qui dit la vérité et qui l’arrange comme bon lui semble ? Il y aura bien , à la fin, un bilan pour le dire … Trop tard , direz-vous ?

Autre point d’une certaine importance parmi ceux discutés dans la matinée, la délibération concernant le PLU métropolitain. Il s’agit tout simplement de l’ouverture de la procédure, le processus de délibération se terminant en avril 2019 après une enquête publique dans les 49 communes.

L’occasion pour l’écologiste Fabrice Decoupigny de faire entendre sa voix en défense du développement durable et celle de quelques maires du haut-pays soucieux de créer les conditions pour éviter un trop grand écart des conditions de vie et services publics entre ces zones et le littoral.

L’occasion aussi pour réaffirmer que les terres agricoles de la plaine du Var ne seront pas sacrifiées à l’urbanisation et qu’il n’y aura pas de centres commerciaux supplémentaires mais une simple densification des commerces de proximité.

Pour Christian Tordo, président de cette commission et également président de EPA Plaine du Var, ce plan est fondé  » sur un projet de développement en cohérence avec la perspective d’évolution démographique […] avec la densité requise ne conduisant pas à une consommation excessive de l’espace ».

Un dernier argument major traité , concerne le raccordement de la sortie de la voie Mathis à l’autoroute A8, un axe structurant puisqu’il desservira à terme le quartier Grand Arénas, le pôle multimodal de Nice Aéroport, la nouvelle gare SNCF et la correspondance de la ligne 2 du tram.

Un dossier complexe qui demande l’intervention de la SNCF pour le déplacement du poste relais et avec Escota pour le lien directe avec l’autoroute.

Une étude de faisabilité sera lancé pour étudier la réalisation en 2 phases de cet ouvrage avec un financement partiel de l’Etat et d’autres acteurs de ce projet estimé à près de 100 millions d’euros. Temps de réalisation: première phase en 2023, deuxième phase, indéterminé.

C’est sur ce calendrier que Paul Cuturello (PS) a pointé le doigt : « Au vu du temps écoulé depuis son lancement, bientôt 10 ans, ce dossier va relever de l’archéologie ».

Et de faire preuve d’ironie ….

« Le 21 mai 2008, il y a 9 ans et demi, le maire de Nice de l’époque déclarait à propos de ce projet qu’il y aurait un « débat public en septembre » et que « la nouvelle sortie pourrait être opérationnelle en 2012 ».

Le 11 décembre 2011 l’adjoint aux travaux fixait le « démarrage des travaux avant mars 2014 ».

En février 2013 le maire de l’époque déclarait que « les travaux vont démarrer au second semestre 2014 » et que « la mise en service est prévue en 2016 ».

En janvier 2014, le maire de l’époque indiquait un nouvel échéancier : « en 2016 la première partie sera mise en service, et en 2017 nous aurons le tram ».

En février 2016, le maire de Nice dévoile un nouveau calendrier : « mi 2017 à 2019 » ».

Que dire ? Castigat ridendo mores- dit Horace ( Ars poetica) alias Paul Cuturello.

Les points mineurs:

(i) l’ensemble des communes de la métropole pourront s’associer au contrat Enedis pour la distribution de l’énergie , plus favorable, après leur retrait du conseil syndical SDEG

(ii) un plan ( le deuxième) de prévention du bruit dans l’environnement va être lancé après une cartographie qui permettra un diagnostic. Il prévoit une concertation avec les gestionnaires d’infrastructures pour mettre en cohérence l’ensemble des interventions et comportements. D’après les résultats enregistrés, le bilan du plan PPBE 1 a fait état de 50000 personnes ayant , de manière générale, bénéficié d’une amélioration de leur environnement sonore ( limite 68 décibels). Le PPBE 2 a comme objectif 20000 personnes de plus.

(iii) un comité de pilotage, présidé par l’ardente défenseure de la condition et droit des rapatriés Agnés Rampal, veillera à l’efficacité des actions administratives pour faciliter la formation et l’insertion dans la fonction publique des enfants des Harkis.

A cette occasion, on a enregistré un bras de fer entra Christian Estrosi et madame Arnautu quant à la primauté de leur soutien aux rapatriés et supplétifs, chacun revendiquant ses quart de noblesse pour la cause.

Un voeux

L’annonce de la fermeture des lits de médecine à l’hôpital de Saint martin de Vésubie
, de plus sans concertation des élus, a émoi le monde rural qui en voit une attente au service public de proximité.

L’assemblée demande, par ce voeu, la suspension immédiate de cette décision.

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