Alors que les ministres de l’Intérieur des pays de l’Union européenne (UE) étudiaient la possibilité de rétablir les contrôles systématiques aux frontières intérieures de l’UE lors d’une rencontre au Luxembourg vendredi dernier, nos organisations exhortent les autorités françaises à se conformer au droit international, européen et français en cessant les atteintes aux droits des personnes migrantes et réfugiées à la frontière avec l’Italie.
Des personnes en quête de protection sont refoulées quotidiennement depuis le territoire français vers l’Italie, sans respect des garanties et procédures prévues par les textes européens et nationaux, notamment sur le droit d’asile. Des enfants non accompagnés sont renvoyés vers l’Italie en violation de la Convention internationale relative aux droits de l’enfant.
« Contrairement à ce qu’affirme Gérard Collomb, une personne qui se présente aux frontières de la France a le droit de solliciter l’asile quel que soit son pays de provenance, y compris s’il s’agit de l’Italie. Ce droit est prévu par la Constitution française. Le nier revient à violer la Constitution de la France », s’alarme Corinne Torre, chef de mission à Médecins Sans Frontières.
D’abord limitées aux Alpes-Maritimes, notamment à Menton, ces pratiques se développent maintenant tout le long de la frontière franco-italienne. Le passage de la frontière à Menton étant de plus en plus difficile, les personnes exilées se voient obligées de trouver un autre chemin, plus dangereux cette fois, à travers les Alpes pour arriver en France et c’est désormais, la région de Briançon qui est concernée.
« Depuis maintenant plus d’un an, nos équipes soignent des blessures de plus en plus graves : entorses, foulures, membres cassés… Rien n’est épargné pour ces personnes qui prennent toujours plus de risques pour poursuivre leur parcours parfois au péril de leur vie », précise Yannick Le Bihan, directeur des opérations France de Médecins du Monde.
« Les mêmes causes produisant les mêmes effets, nous sommes frappés par les similitudes flagrantes entre les violations commises à l’encontre des personnes réfugiées et migrantes à la frontière près de Briançon et celles que nous avons pu constater depuis de nombreux mois près de Menton et Nice », indique Camille Blanc, présidente d’Amnesty International France.
par Amnesty International