Après les réactions de Jacques Peyrat, de Rudy Salles et d’Hervé Caël sur les divers problèmes et sur la nouvelle implantation de la prison de Nice, c’est au tour donc de Muriel Marland Militello, député UMP et Jean Icart de nous livrer leurs impressions sur l’établissement pénitentiaire urbain niçois de plus en plus inadapté à la vie du quartier dans lequel elle est installée.
Nice-Premium : que faire pour rapidement trouver une solution à la vétusté de la prison de Nice ?
Jean Icart : Il est évident pour chacun que la prison de Nice n’est plus adaptée et que son implantation n’est plus en adéquation avec le site actuel et avec les nécessités judiciaires.
La volonté de l’installer dans la Plaine du Var a été reconnue comme une erreur par le commissaire enquêteur lors de l’enquête publique réalisée en 2005, à la fois pour des raisons d’éloignement et d’existence de terrains privés. Elle est à l’origine des retards apportés à la recherche d’une solution, malgré son urgence.
J’ai participé activement à cette enquête et proposé un certain nombre de sites. J’ai d’ailleurs déjà saisi de mes propositions le Garde des Sceaux.
Muriel Marland Militello : Les détenus ont déjà participé de façon très efficace à la rénovation de
beaucoup d’espaces (lieux de vie, cellules…). Voilà une solution
rapide mais forcément transitoire.
NP : 3 prisonniers pour une place : comment en est on arrivé là ?
JI : Il convient de préciser tout d’abord que le problème posé doit être résolu dans le ressort du Tribunal de Grande Instance de Nice (donc à l’est du Var), celui de Grasse ayant déjà une prison citée en exemple.
MMM : La prison est surpeuplée parce que l’on a trop tardé à déplacer la
prison et que la police et la justice ont très bien fait leur travail:
arrêter les délinquants.
NP : où devra être implantée la prochaine prison et comment faire avaler la pilule aux voisins ?
JI : Le site doit répondre à plusieurs critères: celui de la facilité d’accès des familles, celui de la proximité du tribunal (vingt minutes maximum), celui enfin de la compatibilité avec le voisinage.
MMM : L’intérêt général doit primer sur les intérêts privés de quelques uns.
NP : quel serait votre projet pour la prison actuelle ?
JI : Fort de ces critères, j’ai trouvé différents terrains qui y répondent et que j’ai visités:
- le pied du Mont Macaron (lieu-dit Les Thouars), terrain caillouteux, distant des habitations, qui pourrait être rendu accessible facilement depuis la pénétrante du Paillon, un chemin forestier existant déjà.
- le Plateau de la Larre, terrain caillouteux, sans vis à vis, à proximité du stand de tir, la route existante devant être prolongée sur 500 m.
-
le plateau Tercier, terrain couvert de garrigue, qui doit être aménagé en zone d’activité, les aménagements routiers faisant l’objet d’une prise en charge dans ce cadre.
On peut également ajouter la carrière Lafarge, déjà viabilisée.
La plus part de ces sites relèvent du domaine public, la construction ne nécessiterait donc pas d’expropriation.
Les terrains libérés en ville pourraient être utilisés plus utilement par une opération type Jean Bouin, ou pour l’agrément du quartier, par un square qui en manque.
MMM : La prison actuelle pourrait être très avantageusement transformée en un
lycée des métiers d’Art et une résidence d’artistes avec des salles
d’exposition et de performances artistiques.