C’est une conséquence de la recomposition politique provoquée par l’élection d’Emmanuel Macron à la présidence de la République : les radicaux de droite et de gauche ont organisé, ce samedi , un congrès de réunification.
Des retrouvailles historiques pour la doyenne des formations politiques françaises, créée en 1901, qui a connu de nombreuses scissions dans son histoire. La nouvelle structure sera codirigée par Laurent Hénart (président du Parti radical « valoisien ») et Sylvia Pinel (présidente du PRG).
Les deux partis qui vont converger s’étaient séparés en 1972.
La nouvelle donne politique est l’émergence, au centre, d’un pôle majoritaire qui a refermé le cycle de la bipolarisation droite-gauche ouvert au milieu des années soixante-dix. Dans ces conditions, les radicaux pouvaient envisager leur réunification.
Plusieurs questions se posent néanmoins.
La première est celle de leur place au sein de la majorité, aux côtés de La République en marche et du MoDem. Le PRG est représenté au gouvernement par deux ministres (Jacques Mézard et Annick Girardin), mais ses quelques députés se répartissent entre le groupe « La République en marche » et les non inscrits. Tandis que les « Valoisiens » siègent actuellement dans l’opposition, au groupe « UDI, Agir et indépendants ».
Autre question : l’ampleur des défections. Des radicaux de droite ont en effet annoncé rester à l’UDI, à l’exemple du député Yves Jégo. Symétriquement, des membres du PRG élus avec le PS entendent demeurer à gauche, autour de la parlementaire européenne Virginie Rozière.
La laïcité constitue l’une des colonnes idéologiques du radicalisme. La date du congrès de réunification, le 9 décembre , commémore d’ailleurs la loi de séparation des Églises et de l’État de 1905.
Historiquement, le radicalisme est en outre l’une des familles idéologiques recherchant une troisième voie entre le libéralisme et le socialisme. Si les radicaux de gauche sont économiquement sociaux-libéraux, certains radicaux de droite sont en revanche plus classiquement libéraux.
Enfin, les radicaux de gauche défendent un libéralisme sociétal davantage poussé que les radicaux de droite. Il leur faudra maintenant s’accorder sur un projet commun, après quarante-cinq ans de séparation.