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22 novembre 2024

Droit de se loger, droit à la ville

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Ce matin à l’espace citoyen du 2 place St-Roch était présenté un dispositif pour répondre à la crise du logement niçois.

À Nice, la tendance qui se dégage est assez simple : les populations à faibles revenus et même les couches moyennes tendent, comme habitants, à disparaître littéralement des centres-ville, pour être contraintes d’aller habiter à la périphérie, voire plus loin encore.

Plusieurs phénomènes sont à l’œuvre.


Il y a la spéculation immobilière qui dresse une barrière financière de plus en plus infranchissable. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : au plan national les prix de vente dans l’ancien ont doublé entre 2000 et 2007, alors que le revenu disponible des ménages n’a progressé que de 22 % pour la même période.

Il devient donc de plus en plus difficile de se loger et si des lois (SRU 1999) donnent des objectifs des moyens d’agir, localement la droite à une logique inverse « laisser faire le marché ».

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Mais depuis les années 2000, le « marché » n’a pas rectifié cette poussée spéculative. Bien au contraire, en 15 ans la part des résidences principales à Nice est en baisse de 4 points, au profit de la vacance et des résidences secondaires.

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Un phénomène qui prend d’autant plus d’ampleur, que les multi propriétaires ont trouvé un marché lucratif : celui des locations touristiques. Au départ la mise en place de plateformes internet partait d’une idée assez sympathique : permettre à des particuliers de louer leur logement quand ils n’y sont pas.

Mais le succès de ces plateformes a rapidement entraîné une « perversion » de l’idée de départ avec le développement d’une véritable activité de location touristique à l’année au détriment du locatif. C’est le cas à Nice où une enquête universitaire constate, fin 2016, l’existence de plus de 6056 locations Airbnb sur Nice.

Loin de l’esprit initial, 89 % des offres concernent des logements entiers et cette activité bien plus rentable que la location à l’année « impacte directement la disponibilité de petit logement normalement destiné aux jeunes, aux personnes vivant seules et aux familles ».

Conséquence, l’offre de logement locatif privé, financièrement encore accessible, tend à disparaître. Une situation qui, liée au déficit de logements sociaux, fait de Nice une destination bien peu attractive pour des pans entiers de la population.

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Des politiques qui organisent la ségrégation

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Mais comme si cela ne suffisait pas, de manière insidieuse, tout est fait pour rendre le centre-ville « moins accessible ».

La ségrégation urbaine ne fait pas que se subir par la « main invisible » du marché. Elle s’organise aussi. De ce point de vue la ville de Nice nous offre deux exemples assez symptomatiques.

Il y a par exemple le plan local d’Urbanisme (PLU) adopté en 2011 et qui traduit la mise en œuvre d’une véritable ségrégation urbaine.
Ainsi, les surfaces réservées dans le PLU au titre des « servitudes de mixité sociale » concernent, pour Nice, une surface globale de 178 894 m2. Mais la répartition de cette surface est très inégale et laisse entrevoir une conception pour le moins particulière de la mixité sociale. 0 m2 sur Cimiez, le mont Boron et les collines en général,

« Le grand centre », secteur très vaste compris entre le bord de mer, la voie rapide, délimitée à l’Est par le Paillon et à l’Ouest par le Palais de l’Agriculture, seulement 3 zones réservées (sur 139) représentant 1393 m2..

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Par contre, l’Ariane, la Madeleine, Carlone, Pessicart, la Mantéga, Bon voyage et St-Roch totalise 115 860 m2 près des 2 tiers de la surface totale.

Des secteurs déjà très denses en termes de logements sociaux et où, à l’exception de Bon-Voyage et de St-Roch, la desserte en transports en commun et la circulation sont déjà très problématiques.

La circulation c’est l’autre moyen de mettre en place la ségrégation urbaine. De ce point de vue, l’exemple de l’Ariane, mais au-delà, la Trinité est assez exemplaire. Pour la droite non seulement le tramway ne doit jamais arriver à l’Ariane, mais en plus il n’y a plus de lignes directes Ariane-centre-ville. La ligne 16 s’arrêtant maintenant quartier Vauban. Multiplier les ruptures de charges (changement de moyens de transport) est le moyen le plus efficace pour décourager les déplacements…

En parallèle toute la population à qui les « autorités » de fait interdisent de pouvoir vivre en centre-ville est invitée à aller vivre ailleurs et les projets se multiplient en périphérie (Saint-Martin du Var, Saint-André de la Roche, La Trinité, Drap….). Allongeant par là même les temps de déplacement, le recours aux véhicules, la pollution atmosphérique et sonore…

Là, comme ailleurs, d’autres choix sont possibles, pour que le phénomène de Métropolisation ne rime pas avec ségrégation urbaine.

Là, comme ailleurs, d’autres choix sont possibles, pour que le phénomène de Métropolisation ne rime pas avec ségrégation urbaine.
Des moyens existent pour peser sur le prix du marché et ils peuvent être mis en œuvre pour lutter à la fois contre la spéculation et la vacance.

Les communistes de Nice lancent une grande consultation auprès des niçoises et des niçois, sur les mesures qu’ils considèrent prioritaires et qu’il faudrait privilégier pour résoudre la crise du logement à Nice et retrouver pour toutes et tous le droit à la ville

Dans cette consultation les communistes avancent plusieurs propositions.

Les voici:

Utiliser, systématiquement, la préemption pour peser sur la spéculation.
Alourdir et contrôler la taxe sur les logements vacants.
Encadrer très sérieusement les locations touristiques.
Encadrer des loyers.
Augmenter la taxe d’habitation pour les résidences secondaires.
Engager un plan de construction de logements sociaux pour rattraper le retard.

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