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22 novembre 2024

Jean-Marie Tarragoni : « ne pas laisser l’exclusivité de la parole au maire de Nice »

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10_mai_029.jpgpub.jpg « Je suis de droite, mais je préfère encore que la mairie de Nice passe à gauche plutôt qu’elle reste aux mains de Jacques Peyrat ». Jean-Marie Tarragoni ne se cache pas : les colonnes de son journal ont pour vocation principale de dénoncer la politique de l’actuelle mairie de Nice. Juriste de formation, militaire de carrière, journaliste pendant 15 ans, Jean-Marie Tarragoni s’est découvert une passion : gratter là où ça fait mal. Le directeur du Standard est intarissable sur les dossiers bancals ou véreux de la mairie de Nice : le grand stade, la maison d’arrêt, la place Arson, le tramway et tant d’autres. On s’y perd, pas lui. Depuis le lancement du Standard, journal régional d’informations générales, Jean-Marie Taragoni, ne cesse de publier des enquêtes sur les casseroles de la mairie de Nice. Son obsession ? « Dire la vérité sur la façon étrange dont sont utilisés nos deniers publics ».

Il faut croire que le Standard finit par déranger vraiment : la façade de ses bureaux porte les traces d’impacts de chevrotines, depuis que l’hebdomadaire a été pris pour cible en avril dernier. « C’est la première fois depuis la fin de la guerre d’Algérie qu’on tire sur un journal, en France », s’insurge Jean-Marie Tarragoni. D’après le directeur du Standard, son dessinateur aurait reçu une lettre de Jacques Peyrat, sénateur maire de Nice, et deux procès de la mairie seraient en cours. Toujours, d’après son directeur, quelques dossiers du Standard auraient donné lieu à des délibérations en mairie, notamment au sujet de l’affaire JC Decaux ou des économies à faire sur les voitures de fonctions des élus.

« Nice mérite mieux que ce mépris de l’éthique »

« Le Préfet des Alpes-Maritimes a déclaré dans ses derniers vœux à la presse que nous devions être moins docile et digne d’être lu. Il a raison. Si c’est pour parler des trains qui arrivent à l’heure, je ne vois pas l’intérêt. Notre ville vaut bien que l’on se batte pour en finir avec cette culture de la corruption », déclare Jean-Marie Tarragoni. Pour parler de son désaccord avec la politique de la Ville, il a invité un ami, Gilles Buscia, auteur du livre Jacques Peyrat, le matamore. Les deux hommes faisaient parti du cabinet du sénateur maire, de 1995 à 1997. Ils ont démissionné, déçu : « Après les années Médecin, nous espérions que cette nouvelle équipe allait faire changer les choses. Ca n’a pas été le cas. Et dire qu’en 1995, Jacques Peyrat a été élu contre le RPR, parce que les gens en avaient marre de l’amateurisme… », déclare le directeur du Standard.

Désormais, qu’espère Jean-Marie Tarragoni ? « J’attends des élus qu’ils prennent leur responsabilité vis-à-vis de la conduite de Jacques Peyrat. J’essaye d’apporter la vérité aux niçois pour qu’ils puissent lui demander des comptes. Je souhaite que l’UMP ne soutienne pas sa candidature aux municipales. » Pour ces élections à venir, le directeur du Standard compte être présent, mais d’une autre façon, qui reste à définir : « Dans tous les cas, je serais dans cette campagne municipale comme un « spectateur engagé ». Si Jacques Peyrat doit tomber, il tombera tout seul. Moi j’organiserais des réunions, des débats. »

IMGP0544.jpg On raconte que les élus parisiens sont plus volontiers sujets aux insomnies le mardi soir. Le lendemain matin, le Canard Enchaîné est dans les kiosques. Le journal de Jean-Marie Tarragoni donnerait-il des cauchemars à nos élus locaux ? Peut-être bien : « certains Niçois le surnomment, déjà, le Canard Enchaîné de la Côte d’Azur ». Le Standard n’est tiré qu’à 15 000 exemplaires distribués gratuitement, mais il est disponible sur Internet. On peut le lire directement sur la toile en payant un abonnement, ou l’imprimer gratuitement. Sans aucune publicité, il est financé entièrement par Jean-Marie Taragoni. Ce dernier avait créé le journal en 1988, et a éprouvé le besoin de lui redonner vie il y à quelques mois, pour « ne pas laisser l’exclusivité de la parole à Jacques Peyrat. En espérant que le Standard n’aura, un jour, plus aucune raison d’être ».

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