Travaux du Tramway de Nice : quand il n’y en a plus, il y en a encore

« Le collectif des commerçants, artisans, associations, professionnels du Boulevard Risso, de la Place Garibaldi à la rue Barla, vous adressent cette pétition contre l’installation jusqu’en février 2008 des préfabriqués de chantier érigés sur deux étages et réduisant le Boulevard Risso de 4 à 2 voies ». Cette pétition, datée du 12 juillet, a été adressée au Président de la CANCA le 12 juillet 2007. Les travaux du Tramway de Nice sont en phase d’achèvement. Des rames circulent. Les Niçois voient le bout du tunnel. Du côté du Boulevard Risso et de la Place Garibaldi, on s’apprête à souffrir jusqu’en février : un facteur d’amplification de la colère. Un deuxième : celui d’être en dehors du périmètre du périmètre donnant droit aux indemnisations.

Les réclamations s’étalent au grand jour : « On ne profitera pas du Tramway parce qu’on sera un peu trop loin par contre on en subit tous les inconvénients. Depuis le début des travaux, on constate une forte baisse de la fréquentation. » La Communauté d’Agglomération Nice Côte d’Azur a pris en compte la pétition et un courrier a été envoyé aux commerçants : « la CANCA a souhaité développer un dispositif exceptionnel pour tenir compte des difficultés rencontrées par les commerces situés aux alentours du chantier. Ce dispositif consiste en une bonification intégrale d’intérêts jusqu’à la mise en œuvre commerciale du tramway. Pour bénéficier de ce dispositif, un dossier doit être rempli et des critères respectés. Ce dossier sera joint aux courriers adressés aux commerçants, accompagné de la délibération du 22 mai 2006 qui fixe le cadre d’intervention de la Communauté d’Agglomération. » Cette « bonification intégrale d’intérêts » est une mesure spécifique différente des indemnités versées aux commerçants dans un périmètre inférieur à 50 mètres du chantier.

Sur le Boulevard Risso, la colère a été exacerbée par l’installation d’un groupe électrogène pour alimenter un des préfabriqués. Cela s’ajoute aux embouteillages, à la vue bouchée par les bâtiments de travaux. Le secrétaire de rédaction du magazine Performarts, explique la gêne : « Depuis une semaine c’est insupportable. On ouvre la fenêtre et on a le bruit constant du groupe électrogène et nos bureaux sont envahis par l’odeur de Gasoil. On ferme les fenêtres et on étouffe avec cette chaleur. Je suis tout à fait favorable au Tramway. Je comprends les travaux et les gênes occasionnées. Ce que je reproche c’est qu’on ne nous ait pas prévenus et qu’on laisse traîner sans se préoccuper de nous. » Cette mise en place devait être momentanée le temps qu’EDF effectue un branchement électrique jusque là impossible techniquement. C’est une affaire d’heure. Tout va rentrer dans l’ordre et cette péripétie restera un simple aléa de travaux comme il y en a eu des centaines depuis le démarrage du chantier.