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22 novembre 2024

Le Conseil municipal approuve le budget 2018: « exemplaire » pour le Maire, « tendu » pour l’opposition

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Hier matin à la mairie de Nice avait lieu le conseil municipal.

La journée s’annonçait donc longue, comme d’habitude. Elle l’a été.

Le chef d’orchestre Christian Estrosi affichait un air heureux, il était devenu grand-père depuis peu: « Rien m’ enlèvera aujourd’hui ma zénitude »-


Premier gros sujet à venir sur la table : le budget primitif 2018.

Après quatre années de baisse de la dotation globale de fonctionnement, le nouveau quinquennat s’ouvre sous de meilleurs auspices.

Une première depuis 2012. Les ressources seront claires jusqu’en 2020.

Christian Estrosi, le maire de Nice se réjouit et profite de l’effet Macron. Le Président de la République annonce en effet, une refonte globale de la fiscalité locale.

Le contrat qui lie les maires à l’État est de nouveau clair.

Le budget primitif 2018 s’établit désormais (hors budget annexe) à 547 millions d’euros de recettes pour 525 millions de dépenses. L’essentiel des recettes est composé par les impôts et les taxes (365 millions).

La hausse des recettes de fiscalité découle selon Philipe Pradal, de la hausse corrélative du produit des services, notamment les droits de voirie, le mobilier urbain et les redevances de stationnement.

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Pour Christian Estrosi à partir de maintenant le budget tournera autour de l’investissement.

« Le nerf de la guerre » selon le maire de Nice. L’investissement c’est « l’emploi d’aujourd’hui et de demain, c’est le bien-être de tous, et la croissance de Nice. »

Le maire de Nice s’engage à investir 85 millions par an sur la période 2018-2020.

Un investissement qui se fera par à-coup. Quatre axes majeurs d’embellissement de la ville sont priorisés.

La carte de la proximité : 64,5 millions d’euros pour

– la construction de la cuisine centrale
– les travaux de rénovation des Groupes Scolaires Corniche Fleurie et Ray Gorbella
– Le lancement des travaux d’extension de la crèche « l’eau vive »
– la réalisation de la salle de dojo du Ray
– Le lancement du « parc urbain de l’ouest »
– Le fonds de concours pour les lignes 2 et 3 du tramway
– La livraison complète de la villa « La Luna »

La proximité pour donner un nouveau rôle à nos conseils de quartier, mettre en œuvre un plan territorial de stationnement et de circulation et soutenir le commerce de proximité.

La Sécurité : 8,9 millions

Dans le cadre d’une programmation jusqu’en 2020 la mairie souhaite poursuivre le développement de sa politique sécurité et tranquillité.

– Le programme de caméra de vidéosurveillance sera déployé
– Les bâtiments publics seront sécurisés par le biais de travaux
– Les falaises seront confortées
– Le futur hôtel de police prendra place dans les locaux de l’hôpital St-Roch

La formation des 130 policiers municipaux recrutés s’achève. Ils viendront grandir les rangs de l’actuelle, avec un déploiement en cours sur le terrain. Dans l’année, une expérimentation prendra place. Des policiers non armés rejoindront les écoles de la ville pour surveiller.

La troisième carte concerne « Le vivre ensemble »

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En 2018, Christian Estrosi, le maire de Nice souhaite mettre l’accent sur « le vivre ensemble ». Une amélioration possible par le rapprochement des cultes et par le biais de la culture, ainsi que les associations.

Un aspect très important même si toutefois, il ne faut pas oublier « l’objectif génération » fondamentale selon le maire.

Le maire entend organiser les premières assises de la jeunesse, mais aussi associer les séniors à l’élaboration d’un projet global sur leur bien-vivre à Nice.

Enfin, 4e axe majeur : La Politique événementielle

La ville entend organiser de grandes manifestations nationales et internationales. La fête de la musique 2018 en fait partie.

Trois grands équipements seront repris en régie : les studios de la Victorine, le palais des congrès et Nikaia.

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Le pouvoir d’achat reste aussi au cœur des priorités du maire

Autre mesure forte du maire de la ville, la mise en place de la réforme sur la taxe d’habitation. Christian Estrosi souhaite engager une politique volontariste en faveur du pouvoir d’achat des Niçois.

Et d’autres mesures allant dans le même sens devraient venir s’ajouter dans les mêmes domaines

– L’instauration d’une demi-heure gratuite pour le stationnement en voirie. Tarification différenciée pour les différentes catégories d’utilisateurs.

– Pour les Sports : Opération « Séniors en forme » avec la distribution de coupons sport, ainsi qu’une bourse annuelle attribuée aux sportifs de haut niveau licenciés dans des clubs niçois.

– Pour la Famille : l’application de tarifs calculés en fonction des revenus des parents, l’attribution d’une allocation compensation « petite enfance », nouvelles activités et tarifs préférentiels dans les AnimaNice

– Pour l’Éducation : Tarifs réduits dans les restaurants scolaires…

– Pour les espaces verts : l’entrée du parc Phoenix passera à 3 euros pour les détenteurs de la carte Pass Musée

La Fiscalité

Cette année encore, le maire confirme que les taux n’augmenteront pas.

La taxe foncière restera stable pour la 10 année consécutives (23,12 %). La taxe d’habitation restera elle aussi à 21,10 % contre 21,33 % en 2009. La taxe sur le foncier non bâti passera-t-elle à 35,69 % contre 36,05 % en 2009.

Des taux stables, par rapport à d’autres collectivités en partie dues à la gestion « exemplaire des finances »

L’autofinancement progresse fortement à 49,3 millions. Une progression spectaculaire -selon Christian Estrosi, en partie expliqué par un effort très important sur les dépenses de fonctionnement.
Il souhaite aller encore plus loin que ce que lui permet la loi de programmation.

Pour y arriver, une réduction de 4 millions du « train de vie »de l’administration et engager de nouvelles réformes structurelles.

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Un budget primitif 2018 loin de satisfaire Patrick Allemand qui s’est livré à un vraie réquisitoire…

Que vous dire ? Vous en êtes réduit à faire sauter des crêpes, une pièce d’or dans votre poche, pour boucler votre budget si l’on en croit votre premier adjoint.

Le 1er élément qui frappe dans ce budget, c’est que vous persistez à vous accorder un satisfecit en matière de pression fiscale, insistant sur la parfaite stabilité des taux, tout en continuant à chercher des recettes tous azimuts, domaine où vous excellez.

Vous êtes entré dans une logique ultralibérale de facturation des services municipaux à coût réel. C’est ce qui m’a conduit à protester vivement au nom de mon groupe sur l’augmentation scandaleuse des frais de maçonneries pour les enterrements (+ 70 %).

C’est cette stratégie que vous avez choisie pour ponctionner efficacement les Niçois : les facturations aux parents d’élèves, aux familles, aux sportifs, etc. Déjà l’an passé, ces facturations avaient atteint 42,7 millions d’euros en 2017, soit une augmentation de près de 5 % par rapport à 2016. Pour 2018, ce sera 46,8 millions d’euros, soit une hausse de 8 %. C’est considérable.

Le second élément qui frappe dans ce budget, c’est la manière dont vous comptez financer vos 85 millions d’euros de dépenses d’équipement et j’en viens immédiatement au poids des cessions immobilières. Pour équilibrer le budget d’investissement, vous vous servez chaque année des cessions immobilières.

En général, celles-ci atteignaient entre 10 et 13 millions d’euros par an. En 2014, vous en aviez voté 23 millions pour finalement n’en réaliser que 13 ? C’est le rapport de la Chambre régionale des Comptes qui l’avait pointé. Cela ne vous a pas découragé de continuer dans cette voie. L’an passé, vous aviez présenté un plan de cession de 28 millions d’euros pour 90 millions d’euros de dépenses d’équipement ! 

Cette année, vous battez tous les records. Vous prévoyez un plan de cessions immobilières exceptionnelles de 46 pour 85 millions de dépenses d’équipement. C’est-à-dire que le premier poste des recettes d’investissement ce sont des produits exceptionnels et donc aléatoires. Il fallait oser !

D’autant que la logique voudrait qu’avec un montant aussi élevé de cessions immobilières, les dépenses d’équipement augmentent : on pourrait comprendre ces cessions s’il y avait davantage d’investissement, mais ce n’est pas le cas. Le montant des dépenses d’équipements baisse en fait de 90% est stable à 85 millions d’euros.

En fait, la vente du patrimoine permet de donner un peu de souplesse à un budget effroyablement tendu. La Ville de Nice continue de vendre ses bijoux de famille à un rythme de plus en plus élevé.
Oui, le budget est tendu.

Un exemple malheureusement symptomatique, c’est le budget de la petite enfance et de la famille.

Le budget d’exploitation de la petite enfance baisse de 38 à 34 millions, soit 10 %, avec près de 13 % de baisse pour les dépenses de personnel. Voilà votre réponse aux légitimes revendications d’un personnel qui, pour la première fois, s’est mis en grève avec autant de force puisque 20 crèches municipales sur 27 se sont trouvées fermées. Elles vous disent qu’elles n’y arrivent plus, qu’il va y avoir des problèmes parce que trop de missions sont confiées à du personnel non formé. Elles vous disent que « la couche est pleine », elles tirent la sonnette d’alarme et votre réponse, c’est moins 13 % de dépenses du personnel.

Ce n’est pas mieux concernant la vie scolaire. Les budgets de fonctionnement alloués à la vie scolaire baissent dans les mêmes proportions que la petite enfance : 10 %, de 87 M€ à 79 M€.

Par ailleurs, plusieurs clubs importants ont vu leurs conventions d’objectifs revues à la baisse et non des moindres, CSN basket, foot, stade niçois, OGCN, handball, ONN.

C’est une situation inédite : partout en France, les moyens alloués à la petite enfance et à la jeunesse sont maintenus parce que c’est ce qui permet de faire le pari de l’avenir, c’est ce qui montre qu’une ville a confiance en son avenir. À Nice, ils baissent. La politique jeunesse ou l’action sociale enregistrent aussi de petites baisses.

Et avec des chiffres pareils, vous avez le culot d’annoncer la tenue de grandes assises de la jeunesse ! Ce budget, c’est la négation de vos déclarations d’intention sur le vivre ensemble.

Alors il n’y a pas que des perdants !

Il y a en revanche 2 budgets de fonctionnement qui montent, ce sont celui de la sécurité et celui fonctionnement de l’administration. Ce budget 2018 consacre une vision politique totalement décomplexée de l’ultra-sécurité et de l’administration omnipotente. Toutes les dépenses de fonctionnement liées à la sécurité montent inexorablement, comme chaque année.

Ce budget, c’est le budget Reporty, c’est le budget des policiers dans les écoles.

Le message politique de ce budget est clair. C’est le repli sur soi, on diminue les moyens de l’enfance, de l’éducation et de la jeunesse, et on surveille, on contrôle. Enfin, on le fait croire, car les statistiques vous démentent. Votre agitation compense votre impuissance, car le nombre de cambriolages a explosé en 2017 !  

Il n’empêche que la situation financière est tellement tendue, que les faux semblants ne sont plus possibles. Elle empire.

Le rapport de la Chambre régionale des comptes prévoyait 450 millions d’euros de dette en 2017, ce fut finalement 497, et pour 2018, vous avez passé le seuil symbolique des 500 millions, 508 millions exactement. C’est le montant de l’endettement de notre collectivité.

C’est un montant exorbitant, compte tenu de tous les transferts de compétences à la Métropole, qui ne cesse de grimper et qui contredit toutes vos prévisions passées.

D’une certaine façon, je vous remercie de ce budget, car c’est un budget de vérité, qui vous révèle tel que vous êtes et telles que sont vos convictions.

De réplique en réplique , chacun restera sur ses positions ce qui leur permettra de dire qu’il a raison.

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